Le blog de Stéphanie ...

Black Mountain 36km 2400m le 5 mars 2016

Black Mountain Trail ...

Le trail de la montagne noire, avec pour sommet le pic de Nore qui culmine à 1200m ...

3 parcours, je choisis le moyen: 36km et 2400m. Parce que le départ est à 10h, ce qui est confortable !!!

 

Des conditions très dures sont annoncées, -15° ressentis au sommet, neige, vent ...

Mais bizarrement ça ne m'effraie pas, j'ai presque envie d'y aller ! Je m'équipe en conséquence, je suis habituée: pantalon, surpantalon, veste, bonnet, moufles ... 

Je regarde vite fait le règlement, barrière horaire à 17h au sommet, soit après 7h de course pour faire 30km, je devrais y arriver ...

 

Sauf que ...

En résumé: parcours très dur hors sentier, je râle, je veux abandonner, mais pas d'échappatoire. Je rencontre Arnaud et on se soutient l'un l'autre. Plus on monte, plus le parcours s'améliore, on trouve enfin des vrais chemins. Mais de la neige aussi, et de la boue. 3h pour faire 13km ... Alors commence le stress de la barrière horaire ! Que finalement on passe. Alors pour fêter ça, et pour me réconforter, je me venge sur les crêpes au chocolat du dernier ravito ... ce qui me rend malade !!! Bref, on termine tout de même, ensemble, en 7h45 !!!

 

Récit

Au départ on retrouve les pacrunners, et un petit déjeuner est servi dans le gymnase. Je commence mon orgie de chocolat, je dois bien avaler une dizaine de carrés. Sans le savoir c'est le début de la fin !

 

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Puis direction le départ. Il ne fait pas trop froid. Je pars avec la veste et le collant, je sais que je vais avoir chaud, mais tant pis, je sais aussi que je vais me peler au sommet. Je pars devant, vite, mais ça ne dure pas longtemps ! Je me rends vite à l'évidence que je n'ai plus mon niveau d'avant. On commence par une longue montée, dans un ruisseau de boue. J'étais prévenue, je savais à quoi m'attendre. Pieds mouillés dès le début, ça c'est fait ! Jusqu'au 1er ravito ça va, ça monte, dans l'eau mais rien de trop pénible. Je suis bien, j'arrive au ravito du km6 et D+600m en un peu plus d'1h, c'est correct. Juste un bout de fromage et 2 carrés de chocolat et je repars.

 

Et là commence le calvaire ... une descente à la verticale tout droit dans la pente, glissante, raide, dans la boue. Ca m'énerve. Je peste, je râle, j'insulte tout le monde, les bourrins qui descendent comme des tarés avec leurs bâtons qui volent dans tous les sens à chaque gamelle, les mecs qui déboulent derrière moi comme des furies. Je laisse passer, je ne supporte pas qu'on me colle. Et les autres rigolent à descendre sur les fesses, perso ça ne me fait pas rire du tout. C'est franchement n'importe quoi, on glisse dans tous les sens, même pas une corde pour se tenir. Et il y en a tout content "ça c'est un vrai trail". Euh ... un beau trail de montagne, avec du soleil et sur un vrai sentier c'est tout de même plus sympa. On arrive enfin en bas, on remonte, ça glisse aussi mais en montée c'est plus facile de tenir debout. Et une fois en haut, ça recommence ! Ca en est trop, prochaine route j'arrête. Je descends tant bien que mal, toujours en râlant, et arrivée en bas, il n'y a pas de route mais un ruisseau ! Donc obligée de continuer. Donc je remonte, et Arnaud S. me rattrape. On en est alors au km12. J'ai mis presque 2h pour faire les 6 derniers km et 600m. 2h !!! Je lui explique que j'en ai marre, et que j'abandonnerai au pic de Nore. Vu qu'on y passe deux fois, je redescendrai au 1er passage. Pour l'instant de toutes manières on doit avancer. Mais ça va mieux, déjà je ne suis plus seule, j'ai trouvé une pipelette, et les chemins s'améliorent. Plus on monte, et plus le tracé emprunte de vrais chemins. Il fait un peu plus froid, j'ai mis mon surpantalon.

 

On arrive enfin au ravito du km14. Dans une cabane, avec une bonne odeur de grillades. Mais on déchante en approchant, la cabane est blindée, il faut faire la queue pour entrer. Et les grillades sont en fait une sorte de lard cuit, qui ne me tente pas. Je préfère le fromage et ... le chocolat ! On finit par trouver une chaise pour se poser, j'avale je pense pas loin d'une tablette (!!!) et on repart. Avec le stress de la barrière horaire. On a mis 3h30 pour faire 14km, il nous reste 16km à faire en 3h30 également. Si le terrain est le même, ça va être tendu. Donc on repart, on papote, on fait des calculs, on stresse, et on finit par arriver au pic. Sans même voir l'antenne tellement il y a de brouillard. Au sommet le vent souffle, mais je m'attendais à pire. Je suis bien couverte, je n'ai pas froid, et on redescend vite dans la forêt. Du coup maintenant il nous reste 2h pour faire 8km. Il y a moyen qu'on y arrive, tout dépend des conditions. En tous cas la descente sur Pradelles se fait bien, très bien même, ça doit être une des rares portions où on a couru !

 

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Ravito de Pradelles, km24. Plus que 12. On devrait y arriver. Le chocolat de la cabane me pèse encore, mais il est tellement bon (et pas grand chose d'autre ne me tente), du coup je prends 8 carrés. Un peu de fromage, quelques tuc et on repart. Pour une belle montée, pas compliquée, sur un vrai chemin. Et de nouveau le pic ! On ne voit toujours rien, juste la pancarte. Yessss on va finir ! Il est à peine 16h15, donc pour la barrière c'est bon. Le vent souffle, il fait frais, mais je supporte toujours bien. Un passage les pieds dans l'eau et le ravito tant attendu, avec les crêpes ... Des crêpes avec du chocolat fondu. Hmmm, une tuerie, j'adore. Il y a tellement de chocolat que ça dégouline, j'en ai partout ! Mais j'ai tellement galéré que j'ai besoin de réconfort, de douceur. Alors j'en prends une 2ème. Une 3ème. Puis une nature pour ne pas m'écoeurer du chocolat. Mais comme c'est trop bon de nouveau une au chocolat, la 4ème. Ah, ça fait du bien, c'est trop bon. Chaud aussi.

 

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Et nous voilà repartis revigorés pour cette dernière descente de 6km. L'an dernier j'avais mis 40'. Sauf que, au bout d'à peine 1km, je ne peux plus courir ... les crêpes ... Euh Arnaud, je ne peux pas courir, les crêpes ne passent pas, il faut que je marche un peu. Mais vas y, ne m'attends pas. Non non je reste avec toi, tu m'as boosté dans la montée, je ne t'abandonne pas. Trop sympa, un grand merci ! Impossible de courir, tout le monde nous double "ça va" "non, j'ai mangé trop de crêpes". Jamais je n'arriverai en bas comme ça, je suis trop mal. Mais je me refroidis, je ne peux pas m'arrêter là. De toutes façons les secours ne vont pas venir me chercher là, et certainement pas à cause de mon gavage ! Donc je continue, et ce qui devait arriver arriva, je vomis, et là, ça va nettement mieux ! Je ne voulais pas, c'est trop désagréable, mais c'était inévitable. Moi qui était toute fière de pouvoir manger tout et n'importe quoi sur une course ... Donc on repart, dans un torrent de boue liquide qui recouvre les chevilles, c'est encore pire qu'aux Citadelles ! Et enfin du bitume, où je peux de nouveau courir. Et l'arrivée. On a fini !! En ... 7h45. 7h45 pour 36km !!! Certes 2400m de D+ mais tout de même 7h45 !

Et ensemble en plus, après tant d'épreuves. Quelle satisfaction ! Très contente d'avoir fini, d'avoir partagé les difficultés avec Arnaud. Sans lui j'abandonnais, sans moi il n'aurait pas passé la barrière. Sans lui j'aurais de nouveau abandonné dans la dernière descente. Que de souvenirs !

 



06/03/2016
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