Le blog de Stéphanie ...

Euskal 130km D+8000m en binôme - 15 mai 2015

Article qui explique bien la situation ...:

http://www.sudouest.fr/2015/05/18/a-la-limite-du-danger-1923793-4018.php

 

Préambule

130km et 8000m, en théorie.

En vrai la pluie, le vent, le brouillard, le froid ont contraints les organisateurs à neutraliser la course. Nous avions alors fait environ 85km et 5000m de D+. Sur le coup j'étais super contente, maintenant je suis énervée ! On pouvait continuer et terminer. Nous avions prévu de dormir au prochain ravito et d'attendre le lever du jour. Certes les conditions étaient difficiles, mais pas insurmontables.

Je pense plutôt qu'ils ont arrêté parce que le 1er (qui était basque) s'est perdu, et qu'ils ont eu peur. Ils se lancent dans l'organisation d'un 130km sans vraiment être prêts. S'ils ont peur qu'on se perde, il faut densifier le balisage. Perso je l'ai trouvé très bien, mais ils pouvaient en mettre d'avantage s'ils avaient peur. Ca se fait de prévoir un bénévole qui rebalise.

 

Si déjà ils avaient exigés du matériel approprié aux conditions météo, ça aurait évité bien des hypothermies. A mon sens, ils auraient dû exiger: un pantalon, un haut manches longues, un surpantalon et des surmoufles. Et une couverture de survie !! 

 

Niveau ravitaillement, sur le site ils avaient publié la liste de tout ce qu'on aurait à chaque point de ravitaillement. En vrai quand on est arrivées, il ne restait plus grand chose:

- CP1: plus de pâtes de fruits ni de cake

- CP2: il ne restait que des bananes (vertes) et des oranges. Plus de chocolat, cake, tuc, pain, fromage, saucisson.

- CP3: plus de fromage, saucisson, pâté.

Sinon à Urepel c'était très bien et à l'arrivée aussi.
 
Les dossards en simple papier qui prend l'eau, se décolle et se déchire, les puces qui s'envolent ...
 
L'arrêt a été bien géré, le rapatriement s'est bien passé.
 
Mais le pire du pire: ils refusent de publier une liste des coureurs ayant été neutralisés. Que tu aies été neutralisé ou que tu aies abandonné volontairement, tu es considéré pareil. Moi j'ai lutté pour repartir d'Urepel, et déjà même des Aldudes, et je suis considérée comme une looseuse. Je ne suis pas d'accord, ce n'est pas de ma faute. Nous avons été au bout de la course, nous sommes finishers de cette édition. Et seul duo féminin, nous méritions notre podium. Ben non "vous n'avez pas franchi la ligne" ...
 
Bref, après toutes ces considérations, un petit récit.
 
La course
 
Départ à 6h sous la pluie. On commence par une belle montée qui nous mène sur notre 1ère crête, avec du vent à tomber par terre. J'avais super peur, le vent était violent, et la pluie cinglante. On finit enfin par descendre. Pour remonter sur une autre crête, et rebelote. J'ai froid, je suis trempée.
 
1er ravito 19km (Gaztigarlepo), j'ajoute une couche manches longues. En bas je suis en 3/4, je reste comme ça, je garde le collant pour plus tard. Grosse déception au ravito, il a été dévalisé, il ne reste plus grand chose. Mag nous a rejoint et va aller jusqu'à Urepel avec nous. On repart pour monter sur les crêtes d'Iparla, re-vent, et pluie.
2ème ravito, 31km (Ispeguy), encore plus pourri le ravito. Il ne reste que des oranges et des bananes. Du coup j'avale 3 bananes (vertes) qui me font mal au ventre. Grosse galère jusqu'au ravito suivant, j'ai très froid, je ne vais pas pouvoir continuer dans ces conditions. Le ravito suivant des Aldudes est en ville, il y aura une salle, je serai au chaud pour attendre que l'on me ramène au départ. A quoi bon lutter ? 130km j'ai déjà fait, je n'ai rien à me prouver. Aucun plaisir dans ces conditions. Je ne pourrais pas aller au bout alors autant arrêter maintenant. Mais il y a Séverine, on est en binôme, si j'arrête elle peut continuer mais elle sera disqualifiée. Oui mais je galère trop ...
3ème ravito 44km (les Aldudes). Je prends la dernière tranche de fromage, vraiment nuls leurs ravitos. Je ne comprends pas qu'ils n'aient pas prévus les quantités. Au bout de 8h de course, du salé aurait fait du bien. En plus j'avais faim. Je suis gelée, je ne sais pas quoi faire. Déjà je mets mon collant long et sec. Je veux changer mes gants mais ceux qui étaient dans mon sac ont pris l'eau aussi. Heureusement Mag me prête les siens. Et nous trouve des sacs poubelle pour nous protéger un peu plus. Super look, mais à la mode ce WE ! Bon, je vais repartir, je suis plus au chaud, et je ne peux pas laisser Séverine. On repart, ça va mieux. Mag demande à Richard de nous préparer des sandwichs pour le prochain ravito. Trop sympa :) Au début ça va, mais la galère revient vite, avec de la boue qui glisse.
4ème ravito 59km Urkiaga. Richard nous apporte des sandwichs, trop bon, ça fait trop du bien. Et des affaires sèches de Mag, mais Urepel étant à 13km, on décide de ne pas se changer au risque de prendre froid le temps de se déshabiller. On pensait mettre 2h30 pour aller à Urepel, on a mis plus de 3h. On n'avançait pas dans la bouillasse. Faire la même chose de nuit, non je ne pourrais pas. J'arrêterais à Urepel. Puis enfin ... UREPEL, yesssss !!!
5ème ravito 72km Urepel. 1ère étape: récupérer nos sacs et se changer intégralement. Un collant long sec, 3 couches manches longues en haut, chaussettes et chaussures sèches ... Ah, le bonheur ! 2ème étape: se ravitailler. La salle est surchauffée, ça fait du bien. J'ai même trop chaud, mes doigts se réchauffent et gonflent je n'arrive plus à les bouger. Là enfin on peut manger correctement. 3ème étape: que faire maintenant ? Arrêter ? Continuer ? Moi bien évidemment j'aimerais arrêter. Mais maintenant au sec je me dis que je peux tenter d'aller au prochain ravito. On regarde la carte, le prochain est à Roncevaux, 17km et 900m avec peu de descente. Environ 4h. Une bénévole nous dit que le ravito est dans un hangar et que l'on peut y dormir. On se dit: on y va et on attend la barrière horaire de 6h pour repartir. De jour ce sera moins pire. OK, ça me va. Et nous voilà reparties. Mag nous a laissées seules, mais avec de nouveaux sacs poubelle plus confortables ! On meurt de chaud dans la montée ! Et j'ai super soif d'un coup (jusque là je n'avais rien bu, juste 2 soupes en 15h!). On monte, on est bien. Et voilà que ça recommence, on arrive en hauteur, le vent de nouveau avec de la pluie, et en peu de temps nous voilà regelées. De toutes façons on ne peut pas arrêter là, on doit aller à Roncevaux. Soudain on aperçoit une tente avec un feu. Un ravito supplémentaire ? En plein vent on se dit qu'on ne s'y attardera pas. Sauf que là ...
 
Un bénévole nous dit:
"vous ne pouvez pas continuer, la course est neutralisée".
"quoi neutralisée, arrêtée ?"
"oui, arrêtée, vous arrêtez là"
"mais pour tout le monde, tout le monde est arrêté ? On sera quand même considérées finishers"
"oui"
 
Oh, trop bien, merci, merci, merci !!! Au moins on arrête mais ce n'est pas de ma faute. Je suis trop contente. (sur le moment !)
 
On attend près du feu qu'un 4x4 vienne nous chercher. Et on descend jusqu'à Roncevaux, dans le coffre du 4x4. Là on attend dans le hangar du ravito qu'un bus nous ramène à Baigorry. A 4h, nous sommes enfin couchées. Le lendemain on récupère notre belle veste finisher, mais on apprend qu'on n'aura pas notre podium et qu'il n'y aura pas de classement, ni de liste des coureurs neutralisés. Grosse déception, qui nous laisse un goût amer ...
 


18/05/2015
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