Le blog de Stéphanie ...

GRP 2012 24/08/2012 - 153km D+9500m

Grand raid des Pyrénées du 24 au 26 aout 2012



Résumé

153km et 9500m de D+ en 47h22. Je termine presque dernière, mais je termine. (alors qu'il y a eu 400 abandons). 47h22, c'est long, très long, trop long. La fatigue se fait sentir dès la 1ère nuit, et la 2ème nuit a été très difficile, je n'avançais plus. J'ai dormi 2x20' mais ce n'était pas suffisant.

Finalement je trouve que ce n'est pas de la course à pied, mais de la gestion de soi. En gérant le sommeil et l'alimentation, et en étant suffisamment motivé, ça se fait.

Je ne vous en voudrais pas si vous vous endormez avant la fin du récit, qui risque d'être aussi soporifique que ma course !



N'ayant pas été tirée au sort pour l'utmb, je décide de faire une course équivalente en distance/dénivèle et je choisis le grp. Initialement prévu à 160km pour 10 000m de D+. (N'ayant pas passe la barrière horaire pour monter au pic du midi, j'ai fait 153km et 9 500m de D+).





Sur le site du GRP, il est écrit : « le parcours comporte de nombreuses parties sur sentier de montagne où il n'est pas facile de courir » ; ca me va bien, je ne comptais pas vraiment courir !!!


Arrivés le jeudi après-midi a Vielle Aure, on commence par aller retirer les dossards. La chaleur est accablante et difficilement supportable. J'ai le dossard 797. Avec le dossard, on a comme cadeaux une bouteille de vin, du saucisson et un gâteau a la myrtille. Et un tee shirt à ma taille ! Deux sacs coureurs qui seront déposés sur les deux bases vies.


Le briefing a lieu à 17h30. Ils nous annoncent que vu la météo (bonne), le tee-shirt manches longues et le collant long ne sont pas obligatoires. Chouette, je vais pouvoir alléger mon sac :) Je les mettrai dans le sac coureur que je récupérerai à la première base vie, pour la nuit ils peuvent être utiles. Ils nous annoncent aussi un vent fort au pic du midi qui devrait faiblir au fil de la matinée. Par conséquent, le départ est décalé de 2h (7h au lieu de 5h). Ca c'est trop bien, ça veut dire 2h de plus à dormir. Mais conséquence, la barrière horaire pour monter au pic du midi n'est pas décalée. Ce qui veut dire qu'on a 8h au lieu de 10h pour arriver au col de Sencours ... Ce qui me semble très compliqué. Il faut arriver avant 15h pour pouvoir monter au pic. Sinon on redescend directement, avec une pénalité de 3h (qui s'est transformée sans aucune explication dans les résultats finaux en pénalité de 5h !!!). Alors que la plupart des coureurs ont mis 1h30 pour faire l'AR ...


Après le briefing, on part s'installer au camping, le Lustou. Accueil tres sympathique, avec même un apéro organisé pour les traileurs. On monte la tente, on mange et au lit.

 

Départ

Le lendemain, réveil à 5h45, une douche, petit dej : du Biodej de Punch Power. Un truc génial pour quand on ne peut pas cuisiner. C'est de la poudre, on mélange avec de l'eau et on obtient un aliment semi liquide tres bon et digeste. Puis on s'habille et à 6h45 on quitte le camping, sachant qu'on a 1.5km à faire àa pied et que le départ est à 7h … et soudain, on entend, 5, 4, 3, 2, 1, go !!! Je regarde ma montre, il est 7h00. Le seul trail qui part à l'heure ! On passe la ligne vers 7h02 (déjà signe de ma grande motivation …). On zigzague parmi les accompagnateurs qui sont venus nombreux, et on commence à courir. On traverse le village, et on commence la montée. Puis on voit un troupeau de coureurs bloqués dans un bouchon. J'ai même le temps de faire une pause technique sans perdre de place ! Il y a eu d'autres bouchons par la suite. On a du perdre 10/15mn. On monte 1400m jusqu'au col de Portet, une montée facile, puis on descend 177m jusqu'au ravito. Je cours dans cette descente.


                                           

 

CP1 : Le Merlans – V 9h45 - 2h45 de course - 13.6km



1h d'avance sur la barrière horaire, yesssss ! Le ravito est dans un resto, avec des vraies toilettes. Je remplis mon camel, je mange une compote, du pain et du fromage, un tuc et un michoko. Et je repars, je laisse Arnaud prendre son temps, il me rattrapera un peu plus tard. 111m de montée jusqu'en haut du téléski des gentianes, petite descente de 25m, 383m de montée jusqu'au col de bastanet, descente de 383 jusqu'au lac de bastanet, puis longue descente de 969m jusqu'au ravito d'Artigues. La fin de la descente est roulante, je cours et double du monde. J'ai du courir une bonne heure.

 

CP2 : Artigues – V 13h25  – 6h22 de course – 28.8km

J'ai garde mon heure d'avance sur la barrière horaire, j'ai juste gagne 5mn supplémentaires. Je remplis mon camel, je mange 2 compotes, un abricot sec et je prends 2 tranches de pain et du fromage que je mangerai en marchant. Je demande s'ils ont des news pour le pic du midi, la bénévole me répond qu'il faut être au col du Sencours avant 15h pour pouvoir monter. Je regarde ma montre, il est 13h30, ce qui veut dire qu'il me reste 1h30 pour monter 1200m de D+, ce qui est impossible. Réflexion faite, ce n'est pas plus mal, ça me va bien d'économiser 7km et 500m de D+ et D- ! Je laisse Arnaud au ravito, il me rattrapera ! Et je repars en montée, d'abord en sous-bois ce qui est agréable. Puis on repasse au soleil. Je croise un ruisseau, je trempe ma casquette, Arnaud me rejoint. Le bénéfice est de courte durée, alors au deuxième ruisseau je trempe carrément la tête entière dans l'eau ! Là c'est mieux. Je continue la montée en plein soleil, et je me sens bien. Par contre les autres ont l'air de souffrir. Beaucoup s'arrêtent sur le bord du chemin, y compris Arnaud. Personne ne me double dans cette montée, mais moi j'ai du doubler une bonne cinquantaine de coureurs. Peu avant l'arrivée au col, j'entends un haut-parleur « vous ne montez pas au pic du midi, vous repartez directement a Hautacam avec une pénalité de 3h ». Bon ben voila, je ne monterai pas. J'ai entendu dire qu'ils ont laissé monter les coureurs jusqu'à 15h18. Or là il est 15h38. Cela dit ceux qui sont montés à 15h18, ils vont avoir du mal avec les barrières horaires.

 

CP3 : Col du Sencours – V 15h40– 8h38 de course – 35.9km

J'ai gagné quelques minutes d'avance sur la barrière horaire, mais pas suffisamment pour pouvoir monter. J'en suis à 1h20 d'avance.


                                         


L'horreur ce ravito. Dans une espèce de grotte, toute petite blindée de monde. En plus les accompagnateurs ont froid et rentrent aussi, impossible de bouger et d'accéder à la bouffe. J'arrive quand même à remplir mon camel, à prendre 2 compotes et du pain. En repartant, je croise Arnaud qui arrive à son tour. Je redescends direction Hautacam. Des bosses tout du long, je n'aime pas ça, du coup c'est difficile de courir et Arnaud me rattrape. En tout, 1625m de D- et 756m de D+.

 

CP4 : Hautacam – V 20h23 – 13h21 de course – 55.3km

1h27 d'avance sur la barrière horaire. Le ravito est dans un resto, donc avec toilettes. Je mange 2 compotes. Le pain que je trouve infecte, vu que je n'arrive plus à l'avaler, je prends de la soupe pour le tremper dedans. Je prends 4/5 tranches de pain et du fromage. Il fait super chaud dans ce ravito. Je ne remplis pas le camel, j'ai assez d'eau. La nuit tombe, je sors la frontale. Mais je reste habillée en short / tee-shirt. Je repars avant Arnaud. Une longue et belle descente jusqu'a Villelongue, roulante. Le moment de la course ou j'ai le plus couru. 1000m de descente. Arnaud me rejoint, il est temps d'allumer la frontale. Il continue sans moi pour avoir plus de temps à la base vie. La fin de la descente se corse et devient un peu technique, j'avance moins vite. Et enfin l'arrivée dans le village de Villelongue.

 

CP5 : Villelongue – V 22h06 – 15h04 de course – 64.6km

1h55 d'avance sur la barrière horaire. L'horreur ce ravito. Blinde de « touristes » (les accompagnateurs). Je suis persuadée qu'il y a plus d'accompagnateurs que de coureurs. Du coup il fait chaud, il y a du bruit et pas de place. Je rejoins Arnaud qui a déjà commence à manger. Je prends 2 gamelles de pâtes, de la soupe infecte que je ne peux pas boire, 2 compotes, du fromage. Je récupère mon sac coureur. J'y prends mon collant, mon tee-shirt manches longues, mes gants mappa, un accu pour la frontale, 2 barres de céréales, des michoko. Je vais aux toilettes me laver les dents (le luxe !) Et remplir mon camel. Et je repars 48mn plus tard. Je laisse Arnaud qui va voir l'osthéo. Lui repart à 23h30, à 1/2h de la barrière horaire, et 40mn après moi. Je repars avec deux coureurs du club de Portet au sud de Toulouse, tres sympa, qui essaient de me convaincre de m'inscrire à leur club. Je reste 1h30 avec eux, ils ne sont pas tres motivés (ils l'ont déjà fait 2 fois) et décident de se coucher. Je continue donc la montée seule. Longue montée jusqu'au pic de Cabaliros de 1912m. Entrecoupée d'un peu de répit pour aller au ravito de Pouy Droumide. Pendant la montée, je sens un caillou sous mon pied gauche. Je m'arrête pour l'enlever. Je frotte le pied, et horreur, ce n'est pas un caillou mais une ampoule. Par chance, je suis à côté d'un ruisseau, donc je me lave le pied (plein de sable, berk) et je me perce l'ampoule avec l'épingle à nourrice de mon dossard ! Pas tres clean mais j'aurais peut-être moins mal. Je me fais doubler par des coureurs, et je reprends doucement la montée, seule. Je laisse passer les coureurs, je n'aime pas être en troupeau. Tres longue montée, j'ai mis 3h30 à atteindre le ravito. Puis on arrive sur un balcon, je vois des frontales au loin devant, mais pas de ravito. Quand soudain au détour d'un virage, un truc lumineux : le ravito.

 

CP6 : Pouy Droumide – S 2h29 – 19h26 de course – 77.2km

1h45 d'avance. Tout petit ravito sous une tente, j'arrive à me trouver une petite place assise au fond du chapiteau. Je prends de la soupe infecte pour y tremper le pain infecte et je mange un mars. Il n'y avait pas de compote. Je me change parce qu'il commence à faire froid : collant long et tee-shirt manches longues. Je change l'accu de la frontale. Je m'apprête à repartir et Arnaud arrive. Je le laisse se ravitailler et je repars seule pour la fin de la montée au Cabaliros. Il reste 726m à monter. Arnaud me rattrape. Je commence à avoir sommeil, mais stratégiquement il aurait fallu dormir avant le ravito, parce que la, plus on monte, plus il fait froid. On décide d'attendre la descente pour trouver un coin plus abrité. La fatigue se fait de plus en plus sentir, j'avance de moins en moins vite. Je commence à avoir des problèmes de ventre. Je ne garde pas l'eau, des que je bois je l'élimine et je dois m'arrêter tous les 1/4h ! Mais j'ai soif donc je suis obligée de boire. Soit je bois trop mais quand même j'en doute vu que je n'ai pas rempli mon camel depuis … 3h où il n'était rempli qu'a 1L. Ou alors manque de sel, ou trop de sucre. Le problème c'est que si je ne m'arrête pas éliminer l'eau, je commence à avoir tres mal au ventre et des problèmes digestifs. Je me dis que ça va être compliqué si je n'ai plus rien dans le ventre. Déjà que je ne mange pas assez, ce n'est pas gagné. On continue la descente, et vers 6h du matin on trouve un coin à peu près bien, assez éloigné du chemin pour que les autres coureurs ne soient pas tentés de nous éclairer. Parce que réflexe, comme on cherche les balises réfléchissantes, dès qu'un truc brille on l'éclaire. Donc comme les sacs, vêtements ou couvertures de survie brillent, tout coureur par terre est éclairé. Bref, on se couche, je mets le réveil 1/2h plus tard. J'ai vite tres froid, et très mal aux jambes, impossible de dormir. Je finis par trouver une position plus confortable, et je dois faire des micro-sommeils, parce que des fois je sens que je me réveille. Et à la fin, le réveil m'a clairement réveillée. On se relève, le jour commence à se lever, et je me sens mieux. Je pense qu'on termine la descente plus vite qu'on ne l'a commencée. Il fait vite grand jour, et on arrive au ravito suivant.

 

CP7 : Cauterets – S 7h58 – 24h56 de course – 92.8km

Plus que 1h15 d'avance. Je demande à voir un médecin pour savoir quoi faire pour garder mon eau, mais il est occupé et il y a la queue, donc je décide de tenter de moins boire malgré la soif. Le ravito, toujours pareil, pain infecte trempé dans la soupe infecte. 2 compotes, et là oh bonheur, un truc nouveau : du gâteau a la myrtille. Trop bon, j'en prends 2 parts. Les deux toulousains sont là, et me disent qu'ils abandonnent. Je me change dans l'autre sens : cuissard et tee-shirt manches courtes, et on repart. Longue montée de 1000m jusqu'au col de Riou. Une montée assez douce en lacets. On fait plusieurs pauses, la fatigue se fait sentir. 3h pour monter, puis une petite descente de 230m jusqu'au ravito.

 

CP8 : Aulian – S 11h50 – 28h47 de course – 102.9km

Le ravito est dans une cafet' de la station Luz Ardiden. Le plus beau ravito d'un point de vue confort. Des chaises confortables, des transats ! Beaucoup de place, des toilettes. Par contre, toujours du pain infecte, pas de compote. Mais la soupe est différente et un peu meilleure : des vermicelles dans du bouillon. Je repars un peu avant Arnaud pour une descente de 1080. Descente pénible pas tres courable. Je progresse doucement, Arnaud met du temps à me rattraper, j'espère qu'il n'a pas eu de problème. Enfin il me rattrape. On arrive sur du bitume, et la galère commence. Plusieurs villages bitumés à traverser et remontée jusqu'à la deuxième base vie. Peut-être 5km comme ça sur du bitume, déjà que j'ai mal aux pieds … on coupe une départementale, et on s'imagine que juste après on va monter les 100m jusqu'au ravito. Et bien non ! On monte, certes, mais pour redescendre juste après. C'est au bout d'un bon moment que commence enfin la dernière montée de 2km. J'étais persuadée qu'il était déjà 15h et qu'il ne restait plus qu'une heure avant la barrière horaire du ravito. Si on compte 1/2h de pause, ça ne laisse plus qu'1/2h de marge … et soudain je me rends compte que non, il n'est que 14h, ouf ! On traverse un village, on pense que le ravito va être la, et non, c'est encore plus loin. Et finalement on finit par y arriver.

 

CP9 : Esquieze Sere – S 14h27 – 31h25 de course – 112.8km

Finalement 1h30 d'avance, c'est mieux ! 1ere étape, récupérer mon sac coureur et changer de chaussures. Un bénévole me donne spontanément mon sac et je vais m'asseoir dans un coin tranquille dehors. Je sors mes chaussures et je cherche mes chaussettes. Je ne les trouve pas. Non, je n'ai quand même pas pu les oublier. Je vide tout mon sac, et rien à faire, je ne les trouve pas. Grrr !!! Catastrophe. Bon ben pas le choix, faudra remettre les chaussettes sales … J'enlève chaussures et chaussettes, et je vais me laver les pieds et les jambes sous le jet d'eau. Je frotte les chaussettes pour enlever le plus possible de poussière. J'ai certes mal aux pieds, mais visiblement pas trop de dégâts, je dois juste avoir mal à force de taper le sol. Je remets mes chaussettes sales et mes chaussures propres. Plus grandes, donc je suis moins compressée. Je prends un accu pour ma frontale, des barres et je vais manger. Deux gamelles de pâtes avec du gruyère râpe et deux compotes. Je commence à en avoir marre des compotes ! Je me lave les dents, je range mon sac coureur et je repars après un arrêt de 42mn. Arnaud reste encore un peu. Une petite descente dans le village, je suis toute seule. Personne devant, personne derrière. Je me demande même si je ne me suis pas perdue ! Puis commence la montée vers le col de Barèges, dernière longue montée de 1800m. Avec une pause ravito au milieu. Je mets 3h30 pour monter, c'est long. Je fais des pauses pour attendre Arnaud, pause technique, pause pour manger une barre, pause pour ranger mes affaires au sec (il commence à pleuviner …). Puis il me rattrape. La bruine se transforme en petite pluie alors on sort les vestes. Mais rien de méchant. La pente est douce, on avance « assez vite ». Une moyenne de 3.35km/h quand même dans la montée, c'est rapide ça !!! Puis enfin on arrive au ravito. Le temps est tres humide, c'est désagréable, on ne sait pas trop s'il pleut ou si c'est juste du brouillard.

 

CP10 : Tournaboup – S 18h34 – 35h32 de course – 124.2km

1h25 d'avance. Là on retrouve les derniers du 80km. Un truc nouveau au ravito : des pâtes à la bolognaise lyophilisées overstim's. Pas mauvaises. Et la j'innove : au lieu de tremper le pain infecte dans la soupe infecte, je le trempe dans la compote. La compote masque complètement le gout du pain, du coup je prends 2 compotes et 5/6 tranches de pain. Petit tour aux toilettes et c'est reparti pour la suite de la montée au col de Barèges. On avait fait 760m avant le ravito, il en reste 1030 ! Entre temps, on va croiser la cabane d'Aygues Cluses où il y aura un point d'eau. On monte, je fatigue, je fais des pauses. J'ai froid, je décide de m'habiller pour la nuit : collant et tee-shirt manches longues. Il est déjà plus de 20h, je sors aussi la frontale. Et on repart. Là c'est tres dur, je n'avance plus tres vite. Il fait nuit, on est dans de la caillasse, c'est difficile. Puis enfin on voit la cabane. Ce n'est pas une fontaine, mais de l'eau en bouteille. Je n'en prends pas vu que je ne bois plus beaucoup. Et on continue. Je suis épuisée, je n'avance plus. Avec le recul, on aurait du dormir dans la cabane, mais il était encore tôt. Bref, on continue, dans la caillasse, je n'avance pas. Et enfin on arrive au col.

 

CP11 : Col de Barèges – S 22h12 – 39h10 de course – 132.3km

Pas de ravito, juste un contrôle. Descente de 650m jusqu'a la cabane de Lude. Je n'en peux plus, et malgré le froid je propose à Arnaud de chercher un coin pour dormir. On se couche à 23h30, je programme le réveil 1/2h plus tard. Mais je suis gelée, et j'ai mal aux jambes, impossible de dormir. Au bout de 20mn, je vois qu'Arnaud est éveillé donc je lui demande si on peut repartir, et on repart. On s'était couchés sur la couverture de survie parce que le sol était mouillé. Je repars enveloppée dans la couverture tellement j'ai froid. Je crois que je vais mieux, mais ça ne dure pas longtemps. Peu de temps après je suis de nouveau épuisée. Je me coucherai au ravito. Je me réchauffe, j'enlève la couverture parce qu'elle fait trop de bruit. Mais finalement elle était efficace puisque là j'ai froid. Donc je la remets. Je n'avance pas, Arnaud me force à manger. Mais je n'ai rien qui me tente dans mon sac. Et vu que je n'ai pas mangé depuis longtemps, j'ai peur que ça ne passe pas. Je devais en avoir tellement besoin que j'ai réussi à avaler ma barre. On repart, dernière montée jusqu'au ravito du Merlans. Je commence à voir des choses qui n'existent pas. Je vois souvent des coureurs, notamment un mec avec un tee-shirt jaune et un sac jaune. A chaque fois que je le vois, j'ai peur ! Les cailloux ressemblent souvent à des objets, et les rubalises aussi. Souvent je crois que ce sont des sacs, des hommes, des animaux … on arrive enfin, avec une moyenne de 2.15km/h entre le col et le Merlans !

 

CP12 : Le Merlans – D 01h50 – 42h47 de course – 140.1km

1h10 d'avance. Je demande tout de suite à dormir. On me trouve un lit, je me couche. Mais avec une toute petite couverture et j'ai froid. Je programme 30mn de sommeil. Au début, avec le bruit je ne dors pas. Et petit à petit, le bruit devient un ronronnement et je m'endors. Je me réveille au bout de 20mn. Je me suis refroidie, et en remettant les chaussures j'ai très mal aux pieds. Je vais chercher Arnaud qui pendant ce temps là a pris le temps de manger. On doit attendre d'être 3 pour repartir. Je regarde le buffet, mais la franchement le pain infecte, la soupe infecte … je ne peux plus ! Je prends quand même un the chaud histoire de me réchauffer, mais ils ont du oublier de mettre un sachet dans l'eau !!! J'ai froid, je m'enveloppe de nouveau dans la couverture de survie que je glisse cette fois sous ma veste. Puis enfin on nous trouve un 3eme coureur pour partir. Un italien. On termine la montée au col de Portet et on entame la longue descente de 1424m. Interminable, l'horreur cette descente. Au début je vais bien, je suis même devant. On croise un mec tout seul, il nous dit qu'il a du mal parce qu'il ne sait plus si ce qu'il voit est réel ou pas. Waouh, ça fait peur. Moi-même avec mon mec en jaune je n'en suis pas encore la. Puis on voit une frontale assez loin, et un mec nous crie « eh, vous faites quoi ». Euh … « on suit les balises ». « Mais vous n'allez pas à Vielle Aure ». Ben si ! Tout ça parce que la piste zigzaguait. Bref, il y en a qui étaient en mauvais état. En continue la piste. Tres désagréable parce que ça devait être une piste de ski ou une piste à 4x4 avec un sol dur, qui me faisait mal aux pieds. J'avais calculé que normalement en 3h on devait arriver. Mais visiblement, plus le temps passait, moins on avançait, et je voyais bien qu'on n'arriverait pas en 3h. Je commence à dormir debout, je m'accroche à Arnaud. Mais le chemin se rétrécit et je dois le lâcher. Au bout de 3h, on croise un mec dans l'autre sens. Je lui demande si on est encore loin, il me répond « euh … ». Ca va, j'ai compris, ça veut dire que oui on est loin. Environ 1h. Je suis affamée, alors je mange une barre. A ce moment là, on ne doit plus avancer très vite parce que l'italien nous lâche. On repart, doucement. Puis on retrouve le même chemin qu'à l'aller. C'est bon signe, on se rapproche. Il doit rester 1/2h. Puis on arrive à Vignec, le bitume, et y a plus qu'à rentrer. Bon, ça va, on y arrivera dans les temps. J'ai trop sommeil. Je vais être incapable de rentrer au camping à pied, il faut absolument que je me couche a l'arrivée. On s'amuse à se dire nos hallucinations « regarde il y a un mec là à gauche ». « Ah oui, et là-bas aussi » ! Et enfin on arrive.


 

Arrivée – D 6h22 – 47h22 de course

Il n'y a personne a l'arrivée, juste les bénévoles qui attendent patiemment les derniers coureurs. On va jusqu'au « ravito », toujours les mêmes trucs infectes, je suis affamée mais je ne mange rien, j'en peux plus de leurs trucs. Je m'assois. Il n'y a pas de lit, ou peut-être avec les médecins, mais je n'ai pas compris ce que m'a dit la bénévole « seulement jusqu'a 7h ». Ah, parce que les derniers n'ont pas droit aux soins ? Puis un autre coureur qui a l'air bien atteint dit « bon, je vais voir si on peut m'emmener au camping. Au Lustou ». Tiens, ça nous intéresse nous aussi ! Il part, mais vu son état, on ne croit pas trop en lui. Et finalement il revient « c'est bon, elle nous emmène ». Oh, trop bien. On dormira sous la tente. On arrive au camping, une bonne douche et au lit. J'avais peur d'enlever mes chaussettes, mais finalement ça va, juste quelques ampoules mais rien de grave. Le lendemain midi, on va au buffet d'après-course, et là à mon grand étonnement c'est délicieux ! Ce qui contraste avec les ravitos. Mais je n'ai pas tres faim, c'est dommage. Sieste au soleil, et on repart.

 

Bilan


-          47h22 pour 153km (je ne considère pas avoir fait 160km en 52h22, calcul avec la pénalité) = 3.23km/h !

-          345eme sur 352 arrivants et 762 partants

-          54% d'abandon



28/08/2012
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