Le blog de Stéphanie ...

Marathon de Montauban 2014

En résumé : 3h14 dont la moitié à ne pas avancer, et à lutter pour ne pas abandonner. J’ai beaucoup souffert de la chaleur, ce n’est pas pour rien si je ne fais pas de courses l’été ! J’ai tout de même eu mon heure de gloire en étant en tête pendant une dizaine de km, accompagnée par les vélos de l’organisation, la grande classe. Mais ça n’a pas suffi à me booster, j’ai décliné plus vite que ma concurrente qui finit 1’ devant moi.

 

Réveil à 6h40, une part de bio cake et une banane, et direction Montauban.

On arrive à 8h10, on se gare sur le parking d’Auchan et on prend la navette qui nous emmène au départ. Il n’y a pas encore trop de monde, on récupère les dossards facilement. Il est tôt, j’attends encore un peu pour me mettre en tenue. Le stress monte. Il n’y a pas encore trop de soleil, si les nuages pouvaient rester là … Bon, à un moment il faut se préparer. Petit échauffement, et direction le sas. Sauf que je ne m’étais pas fait tamponner mon dossard pour accéder au sas « élite », je repars donc chercher le tampon. Elite entre guillemets, parce que chez les féminines, élite = moins de 3h35 ! Je scrute les filles et j’en vois deux avec des dossards rouge qui ont un physique de filles qui courent vite … (le 10, le semi et le marathon partent en même temps, donc ce n’est pas évident de repérer qui fait quoi). Même si sur marathon mon temps m’importe plus que ma place, je ne peux m’empêcher d’espérer un podium, j’avoue ! Mon objectif est de 3h05, donc 4’23 du km.

 

9h30, le départ est donné. Enfin, en vrai il est 9h28. Ca part vite, il ne faut pas se laisser emporter par les coureurs du 10 et du semi. Evidemment, je pars trop vite quand même. 4’04 le 1er km, 4’10 le 2ème. Je fais en sorte de ralentir, mais en même temps je suis bien, je ne force pas. C’est toujours quelques secondes de gagnées pour la fin. Je vois Arnaud venu m’encourager.

 

Km5, 1er ravito, je marche 2s, je prends 2 gobelets, un pour boire, un pour m’arroser. J’ai chaud, mais ça va encore. Un mec me double, regarde mon dossard, et commence à me parler « tu fais le marathon ? » « en 3h ? » « 3h05 » « on est un peu vite » « oui » « mais excuse-moi là je n’arrive pas à parler » Et il continue «tu l’as déjà fait ? » « non » « tu verras, il est facile ». Ah, on verra ça à la fin ! Et il prend un peu d’avance. En fait, je le retrouverai vers le 10ème, il reprendra de l’avance du 15 au 40 et on finira ensemble. Au 6ème en haut de la côte, je vois Rémy qui prend des photos.

 

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Et je repense à ce qu’il avait écrit « sur un marathon il arrive toujours quelque chose ». Que va-t-il m’arriver ? On fait un aller-retour en croisant les 1ers, je m’occupe à les regarder. Et je vois qu’il n’y a qu’une seule marathonienne devant moi, avec juste 30’’ d’avance. Une des filles que j’avais repérée dans le sas. Mais vu que je suis partie plus vite que ma vitesse, si elle est à son rythme, je ne vais pas me forcer à la rattraper. La suite jusqu’au 10ème se passe bien, même si je suis trop rapide. 4’13 de moyenne. Alors que je devais faire 4’23 … En même temps l’an dernier à Paris aussi j’étais rapide sur les 10 premiers, et ça c’était très bien passé. Le 10km bifurque, on perd la moitié des coureurs. Km9, je prends un gel, pour profiter de l’eau du 10èmekm.

 

Km10, 2ème ravito. Arnaud est là et me tend une bouteille d’eau. C’est plus facile de boire dans une bouteille que dans un gobelet. Du coup je ne m’arrête pas, je bois et je m’arrose en courant. Je rejoins mon coureur parleur, qui continue à me faire la conversation. Là c’est assez joli, on est sur une sorte de coulée verte. Puis ça se dégrade niveau paysage, on passe dans une zone industrielle, puis on longe l’aérodrome. Et là, les nuages se dissipent laissant place à un grand soleil. Sur mon transat, j’aurais été ravie, mais là je l’ai maudit le soleil !

 

Km15, 3ème ravito. Je commence à souffrir. Je suis passée à 4’21 du km, je suis dans mon allure, mais je force, je ne pourrais pas la tenir comme ça très longtemps. Je bois, je m’arrose, et je repars. Maintenant, on va avoir de l’eau tous les 2.5km. Et heureusement ! Après je ne me souviens plus trop, mais c’était le début de la fin ! Je prends un gel au km17 juste avant le ravito. On repasse en ville, petite descente, montée sur une rue pavée, et le ravito du 20ème km. J’étais à 4’22 sur cette portion.

 

Km20. Et là, je vois la 1ère féminine arrêtée au ravito en train de manger. Oh, je la double ! Ca me donne un coup de fouet, finalement elle n’a pas accélérée, peut-être même est-elle en train de craquer. Arnaud me tend 2 gels et une bouteille d’eau. On repasse vers le départ, je vois la bifurcation pour l’arrivée, vivement que je repasse là ! 2 vélos sur la route me demandent si je suis la 1ère, je dis que oui. Ils me disent « on vous suit jusqu’à la fin ». Oh, trop la classe ! Ca me rebooste bien.

 

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Quelques regards en arrière, la fille ne me colle pas. Mais je ne me fais pas trop d’illusions quand même, je sens bien que je faiblis. Mon coup de boost n’a pas duré très longtemps. Au km23, je commence à faire le décompte à l’envers, encore 19km. Pff, 19km, comment je vais faire ? En plus le parcours se dégrade. Autant la 1ère partie était 100% bitumée, autant là on passe sur des chemins non bitumés. Roulant, mais non bitumés. Certes au bord de l’eau, c’est assez joli, mais je reste persuadée que l’on court moins vite. J’en peux plus, je n’avance plus. A chaque ravito, je m’arrête boire et m’arroser. La bénévole en vélo me propose même de l’eau de son bidon. J’ai très envie de m’arrêter. A chaque fois que je m’arrête, j’ai la tête qui tourne, je sens que je suis à deux doigts de tomber. Les jambes lourdes, impossible d’avancer.

 

Km25, 4’28 sur les 5 derniers km … Encore 17km, mais comment je vais faire ? Je vois bien que je ne pourrais pas atteindre mon objectif, et peut-être même pas battre mon record. Alors à quoi bon continuer ? Mais en même temps si j’abandonne, je le regretterai, et je pense aux blessés qui ne peuvent pas courir et qui rêveraient d’être à ma place. Et je m’en voudrais de ne pas terminer. Je transforme ma satisfaction de réaliser 3h05 en satisfaction de terminer. Pas très motivant tout de même ! La fille se rapproche petit à petit, je vois bien que vu mon déclin elle va inévitablement me doubler, et je vais perdre mes vélos suiveurs ! km27 sur le pont, Arnaud est là. Je prends un gel et je bois au km28. J’en peux plus, je n’avance plus.

 

Km30, 4’48 sur les 5 derniers km ! J’ai honte ! Le gros craquage, et encore 12km à faire. Je me remémore Paris où au 30ème j’avais des ailes ! Et la descente aux enfers continue, la fille me double, je l’encourage et la laisse filer. Et là, je n’arrive même plus à tenir les 5’ du km. Encore plus lent que mes footings !

 

Km35, Arnaud est là et me donne mon bidon pour tenir jusqu’à la fin (pas de ravito au km40). 5’03 de moyenne ! Pff, mais comment je vais faire ? Suis-je partie trop vite ? Est-ce vraiment lié à la chaleur ? Bon, j’ai lu que chaque degré au-dessus de 15° te rajoute 1’. Donc là 23° = 8’ en plus. Donc ça me ferait 3h13 … Ce qui me rassure c’est que je vois que plus personne n’accroche les ballons. Donc tout le monde a l’air de craquer. Je vois même un kenyan par terre ! Mais c’est dur de se motiver, on est un peu seuls. Km36, je prends un gel, des fois qu’il me redonne un peu d’énergie …  La fin est très désagréable, niveau « beauté des paysages » ils font de la concurrence à Toulouse ! On court sur un trottoir à côté des voitures. Et encore trottoir en gravillons … Bon allez, plus que 6, 5, 4, maintenant je n’abandonnerai plus. La fille n’est qu’à 1’ devant moi, mais je ne peux pas accélérer. Je me retourne pour surveiller la 3ème, je ne la vois pas. Mais je vois les ballons de 3h15 ! Je rattrape mon coureur parleur, qui est tout aussi à l’agonie que moi, et on s’accroche pour finir ensemble. On tente d’accélérer, mais tout est relatif ! On arrive tout de même à passer le 42ème km en 4’35, waouh ! Retour en ville, petite descente, la rue pavée, et c’est la fin. Le panneau du km42 et les 200 derniers mètres en descente. Allez, je donne tout ce que je peux, ce qui n’est pas grand-chose ! Et je termine en 3h14’20. La 3ème arrive juste 1’30 après. J’ai eu chaud. 5’ de moyenne sur les 7 derniers km.

 

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3h14 c’est pas mal, mais c’est loin de mon objectif, et moins bien que mon record. Si la théorie de la t° est vraie, on va dire que c’est comme si j’avais fait 3h06 par temps frais ! Suis-je partie trop vite ? Déçue de mon temps, mais surtout déçue de la différence de vitesse entre le début et la fin.

 

C’est frustrant quand même, j’étais bien à l’entraînement, je courais plus vite que l’an dernier et au final je fais moins bien. Plus jamais de marathon ! 3 mois de prépa galère pour tout jouer sur quelques heures … Certes si tu réussis c’est magique et très fort, mais si tu échoues … c’est très fort aussi ! La prochaine fois, ce sera en meneur d’allure, au moins j’aurais la satisfaction d’aider les autres à atteindre leur objectif !

Certes je fais 2ème, mais 2ème en 3h14 …

 

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Sinon, ce marathon est très bien organisé et on est gâtés. Le parcours … je préfèrerais encore faire 2 fois la 1ère boucle que de faire cette 2ème boucle sur chemins et avec cette fin particulièrement désagréable.

 

Résultats :

-          48ème sur 422 (11%)

-          2ème féminine sur 45 (4%)

-          3h14’20 soit 4’36 de moyenne

  • 4’13 du km1 au 10
  • 4’22 du 11 au 20
  • 4’38 du 21 au 30
  • 5’02 du 31 au 42.2

http://connect.garmin.com/activity/474685526



07/04/2014
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