Le blog de Stéphanie ...

Serre file au grand raid cathare

Le grand raid cathare vision serre file

 

Marre de courir, du stress, de la pression, mais envie de rester dans le milieu de la course à pied. Envie de me rendre utile, d'être au contact des coureurs, et tout de même envie de me dépenser. Et si je faisais serre file ? Je remplis le formulaire bénévole et le soir même je suis "embauchée" pour 90km et 24h de balade !

 

Le grand raid cathare est un nouveau Trail, au départ de Carcassonne. 3 distances, 170, 96 et 39. Je ferai la moitié de l'ultra, du km30 au km120. Petit tour à la salle du départ, puis direction Clermont sur Lauquet avec mon ami Charly qui fera serre file avec moi pour la nuit. Nous partons à 21h, avec 45' d'avance sur les estimations. 45' que nous allons vite perdre ! Il ne fait pas encore trop froid mais ils annoncent 2° pour le petit matin et du vent sur les crêtes ... Nous sommes à peine au km 40 que nous rencontrons notre premier coureur en grande difficulté. Pas préparé, plus envie d'avancer, il fait deux pas et s'arrête, deux pas et se couche ... Clairement il n'ira pas au bout, il en est conscient et veut arrêter. Premier cas de conscience, que faire ? Nous sommes en pleine nature, pas de route, il n'est pas blessé ... Allo pc course, on a un coureur qui ne veut plus avancer. Ils nous envoient les pompiers qui nous trouveront à la prochaine route d'ici une heure. Heureusement le parcours devient plus plat et notre coureur avance un peu mieux. Je me voyais déjà passer la nuit là ! Nous arrivons enfin au niveau des pompiers qui l'emmènent. Nous courons pour rattraper notre retard et arrivons à la base vie d'Arques pile à la barrière horaire de 01h30. Là nous trouvons trois coureurs qui repartent. On se ravitaille et on repart pour les rattraper. Ils ont l'air d'être bien, on papote, le temps passe vite. Puis l'un d'eux faiblit, de plus en plus. Je commence à avoir très sommeil mais il fait trop froid pour dormir. Je ne marche plus très droit, ça devient difficile. Je me pose deux minutes sur un caillou, je ferme les yeux, et quand je relève la tête je vois que le ciel s'éclaircit ! Super, le jour se lève, ça devrait me réveiller et il va faire plus chaud. Ca me rebooste. Mais ca n'a aucun impact sur notre coureur en difficulté qui ne veut plus avancer. Le pc course nous envoit de nouveau les pompiers. Nous devons attendre 1/2h. Je décide de rester avec lui pendant que Charly part avec les autres coureurs. 1/2h à se geler au bord de la route, je suis frigorifiée. Les pompiers arrivent enfin et nous emmènent au ravito suivant Peyrepertuse. On arrive à 9h15, la barrière étant à 10h. Je pensais dormir mais il n'y a pas de lit ni de salle chauffée. Donc j'attends patiemment que mes coureurs arrivent. Laurence arrive, puis Franck. Mes chouchous que je suis depuis Clermont. Ils avancent doucement mais sûrement. Charly me dit qu'il est avec un coureur en difficulté, qu'il ne repartira pas donc pas la peine que je l'attende. Je repars donc à 10h pour une belle balade jusqu'à Cubieres avec Franck et Laurence. On se fait une pause de 10' au soleil, ça fait du bien. Aucun problème sur cette portion. On arrive à Cubieres vers 12h30, en avance sur mes prévisions donc ils prennent leur temps. Je trouve un nouveau compagnon serre file, Florian. Malheureusement on ne va pas se voir longtemps, nous devons nous séparer, l'un de nous devant rester avec un coureur en difficulté. Florian reste et je repars direction le pic de Bugarach. J'ai pris du retard donc je cours pour rattraper Franck et Laurence. Cette portion est très longue, 7h entre les deux ravitos ! La montée au pic est longue et raide, on met beaucoup trop de temps. Nous sommes au sommet à 17h, à la route à 18h et là on m'annonce encore 2h avant le ravito. Ce qui ferait 20h. Ce n'est pas possible, ils doivent me donner une estimation pessimiste. Parce qu'à 20h, ils seront hors délai à la barrière suivante de 21h30 qui se trouve 12km plus loin. A 4km/h il faudra 3h. J'en parle à Franck et la le stress monte. Négocier la barrière ? Avec 1h30 de retard ça fait trop. Devoir arrêter, c'est un crève cœur d'être venu de loin, d'avoir fait plus de 100km ... La dernière portion est donc occupée à cogiter. Nous arrivons malheureusement comme annoncé à 20h. Abandonner là parce que c'est foutu pour 21h30 ou tenter le tout pour le tout ? Ils se remotivent et repartent. Ils n'ont jamais avancé aussi vite de la course ! Je suis restée un peu plus longtemps qu'eux au ravito, j'étais très fatiguée et moi aussi je me suis demandé si je continuais. Très sommeil, mal au dos, lasse ... Mais un nouveau serre file m'a rejoint et parle beaucoup, ce qui me change les idées et fait passer le temps plus vite. Nous mettons 1h à rattraper Laurence ! Franck est parti devant négocier la barrière. Finalement nous ne mettons que 2h30 pour arriver à Arques. On y croit, on pense vraiment qu'ils pourront repartir. On arrive au château, et une bénévole nous annonce que la course s'arrête là pour eux. Je crois que je suis aussi triste et déçue qu'eux. Mais c'est la règle de la barrière horaire. Mon serre filage s'arrête là. Les autres serre file ne m'ont pas attendue et sont repartis il y a plus d'1/2h. On me rapatrie à Carcassonne. Je suis épuisée après ces 25h de promenade, mais ravie de mon rôle. C'est vraiment plaisant d'accompagner les coureurs, surtout là où j'ai passé tout ce temps avec les mêmes.


Finalement serre file est un bon compromis, je bouge, je suis utile aux organisateurs et aux coureurs, j'ai la satisfaction d'être utile, c'est valorisant et enrichissant. Bien plus que de gagner une course !



20/10/2015
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