Le blog de Stéphanie ...

Marathon de Paris 2013

Marathon de Paris 2013 

 

 

Préparation 

Mon 2ème marathon … Je m’étais promis de faire le marathon de Paris au moins une fois dans ma vie, et c’est chose faite, et bien faite J Après avoir fait 3h30 à Vincennes, je me dis qu’avec une vraie prépa, les 3h15 devraient être accessibles. Et c’est parti pour 12 semaines de torture ! Je passe de 2,5 séances et 30km hebdo à 6 séances et 90km hebdo ! Tout le monde me dit que c’est n’importe quoi, que je ne peux pas comme ça tripler mes entraînements, que je vais me blesser … Perso, je doute de pouvoir tenir ce rythme sur 12 semaines, je vais vite en avoir marre, et effectivement je risque la blessure. Tant pis, je défie la raison et m’astreint à mes 6 séances. Je suis à la lettre le plan de Damien, enfin presque ! Et le pauvre, je le harcèle de questions ! « Je suis obligée de faire 6 séances ? » « Je suis obligée de faire les footings, ça ne sert à rien les footings » … « Oui tu es obligée, c’est dur 3h15 pour une fille » … Bon OK, 6 séances, pff, c’est parfois dur de se motiver. Mais je tiens bon, jusqu’au bout. Je pense que le fait de faire la sieste tout le reste de la journée me permet de bien assimiler mes séances.

Je me teste au semi de Blagnac, je dois faire 1h30 pour que ce soit cohérent avec l’objectif de 3h15, mais je ne fais que 1h31’31, c’est pas gagné.

Dernier dimanche, et si pour alléger je remplaçais le footing d’1h par une rando de 22km dans la neige, avec 1000m de D+ ?!!! Super idée, j’en reviens avec mal aux mollets, du grand n’importe quoi ! (ça ce n’était pas dans le plan de Damien !). Dernière semaine très light, juste deux footings. Samedi soir, préparation du gâteau sport, et catastrophe, je mets 10 fois trop d’eau !!! Au lieu de 70mL, je lis 700mL !!! Je fais décanter le tout, j’enlève tant bien que mal l’eau en trop, mais forcément pas tout. C’est beaucoup trop liquide mais je tente quand même de le faire cuire. Ce n’est certes pas la texture normale, mais ça a l’air mangeable.

 

 

Jour J 

Lever 6h, je suis réveillée avant le réveil. Le gâteau sport à l’eau se mange bien, ouf ! Direction les consignes, puis le départ. Echauffement très court, il faut rentrer dans le sas. Je tremble de partout, le froid, le stress … Le départ approche, je jette le poncho et le tee-shirt trop grand qui me protégeaient un peu du froid. Je garde encore les bas sur les bras, technique ridicule lue dans un mail, mais très judicieuse ! Départ des élites, puis de notre sas. Et entre temps ma montre a perdu les satellites, j’attends de les retrouver et je ne lance le chrono que 10’’ après la ligne de départ. Je fais attention de ne pas partir trop vite, je fais tout de même le 1er km en 4’23. Normalement pour 3h15, je devrais être en 4’37. Mais je n’ai jamais réussi à tenir ce rythme à l’entraînement, j’étais toujours plus rapide. Là je voulais tenir 4’35, mais au fond de moi je sais très bien que je voulais plutôt 4’30, pour avoir de la marge pour craquer après. Mais le risque est de trop forcer au départ et d’exploser après. On verra bien … Vers le km4, je commence à me réchauffer et je jette mes bas que j’avais sur les bras. Je teste aussi une ceinture porte-gels (oui je sais, ne rien tester le jour de la course, mais j’avais prévu de mettre les gels dans la poche du cuissard, mais comme il fait froid j’ai mis le ¾ qui n’a pas de poche …). Et bien évidemment, elle bouge. Sur les hanches, elle remonte, à la taille elle frotte. Finalement, elle se cale à la taille, les gels devant. Ca va me faire mal au ventre ce truc mais pas le choix. Au pire je prendrai les gels dans la main.

Arrivée à Bastille, 5km en 4’28 de moyenne. Ravito, je prends une bouteille que je bois en marchant. Ca aussi, j’ai décidé de tester de m’arrêter à chaque ravito. J’ai découvert ça lors d’un entraînement, le 12km allure marathon. Lors des ½ tours sur la piste cyclable, je buvais en marchant (et aussi pour me reposer !), et je me suis rendue compte que je repartais beaucoup mieux, que le km suivant était plus facile que le précédent. Je me dis aussi que comme ça, je boirais mieux, que j’éviterai le point de côté, et que psychologiquement ça fait du bien de marcher ! Mais juste 3-4’’. Et en fait, je rattrape très vite les gens qui étaient à côté de moi avant le ravito. Donc je repars, ça va toujours. J’ai chaud, je jette mes gants troués. Je leur donne une belle mort ! Daumesnil, je guette Patricia, mais je ne la vois pas, dommage. Pas grave, je sais qu’elle est là. Par contre, je vois Nathalie, et aussi Julien. Km9, je prends mon 1er gel. Oui je sais, sans eau. Mais si je prends les gels aux km10-20-30, ça ne fera pas assez. Il faut donc que j’en prenne 4, donc un tous les 8,5km, donc 9-18-27-35. Et de toutes façons le ravito du 10 n’est pas très loin.

Km10, toujours en 4’28 de moyenne. Je prends de l’eau, je marche pour boire et je repars. Et petit à petit, je commence à me sentir moins facile. Jusque là je volais, mais maintenant je force un peu plus. En plus j’ai un point de côté dû au gel. Et là je me dis que c’est le début de la fin, que je vais payer mon départ trop rapide, que je vais exploser, que je n’y arriverais pas … Et miraculeusement, on bascule sur un faux plat en descente, et d’un coup ça va nettement mieux. Donc c’est qu’avant ça devait monter un peu, ce qui explique que j’avais du mal à tenir le rythme. Le ravito du 15 tarde à venir, en fait il est plus proche du km16. Ravito, je bois, je marche et je repars. Km18, je prends mon 2ème gel. On sort du bois de Vincennes.

 

 

 

Km20, ravito, pareil, je prends une bouteille et je marche. Elle a un bouchon alors je décide de la garder jusqu’au semi. Le semi, je passe en 1h35, parfait. Je vois Arnaud, j’en profite pour me délester de mon buff qui me tient trop chaud. Je vais bientôt voir Patricia, mais je la rate encore. Pas grave, je sais qu’elle est là. Il y a plein de gens qui m’encouragent, « allez Stéphanie ». C’est super d’avoir le nom écrit sur le dossard. Et d’être une femme, on est beaucoup plus encouragée.

Km24, ravito. Il est tôt, j’espère que le suivant sera avancé aussi, sinon ça va être long sans eau. Et il me semble que maintenant on va passer dans le long tunnel, donc il faut que je garde ma bouteille. Mais pas de chance, elle n’a pas de bouchon. Je tente de courir avec quand même, mais ça m’éclabousse alors je la jette. Et au loin je commence à voir deux maillots UASG et je reconnais les booster orange de Fred. C’est Fred et Philippe. Je les double (désolée, ça ne devait être qu’au 37ème !). Mais je commence à avoir mal aux cuisses, donc à mon avis ils vont me redoubler. Surtout que je suis partie trop vite, donc je ne vais pas tarder à exploser. Bizarrement, dans le tunnel j’ai des ailes, je me sens super bien. Mais ça ne dure pas longtemps, la remontée me casse les jambes. En plus j’ai perdu les satellites dans le tunnel, donc je ne sais pas où j’en suis. Je vois deux autres maillots rouges, que je rejoins. Je vais essayer de m’accrocher à eux. On passe dans d’autres tunnels, je reperds le signal, si ça se trouve j’ai bien ralenti. Je lance un nouveau circuit sur ma montre pour la recaler, mais ça a dû la perturber parce qu’elle m’affiche 3’50 puis 5’40. Donc je ne sais pas où j’en suis. Mais vu que je suis toujours avec les mêmes coureurs, j’espère avoir gardé le rythme. Km27, je prends mon 3ème gel.

Km30, ravito. Je bois, je marche. Et encore une fois, j’ai raté Patricia qui était vers le km30 ! Je vois Matthieu qui est venu nous encourager, et j’imagine faire lièvre à Philippe. Et il y a aussi Olivier, qui va me faire lièvre jusqu’à la fin. Trop bien J Ca me redonne un coup de boost incroyable. Il prend ma bouteille. Je lui dis que je suis sur un rythme de 4’30, il va m’aider à tenir ce rythme. Je pense que sans lui je me serais reposée sur 4’35, donc il m’a fait gagner 1’. Là je calcule que même si j’explose en 5’ du km, je passe quand même sous les 3h15. C’est génial, il est frais, il parle, il m’annonce ce qui m’attend. Et on continue comme ça. Je tiens le rythme. Il m’annonce la montée des fortifications, dont Mag m’avait parlé comme une côte monstrueuse, mais finalement elle est courte et pas raide. Je perds quand même du temps, mais je relance bien en haut.

 

 

 

 

Ravito du 35, je prends mon dernier gel. Olivier va me chercher une bouteille, et cette fois je peux boire en même temps que je prends mon gel. Je vois JP venu m’encourager. Je suis encore bien, ça va le faire, je vais faire moins de 3h15 ! Km36, il reste 6km, comme la séance de torture qu’on avait fait avec Franck. On avait fait 2x6000 avec du vent, donc là « juste » 6km, je vais y arriver. Ca va encore ; J’ai certes très mal aux cuisses, mais ça ne m’empêche pas de courir. Par rapport au marathon de Vincennes, je suis beaucoup mieux, je ne suis pas à l’agonie.

Oh c’est génial, je vais y arriver, tous mes efforts vont payer. Je calcule que si je tiens, je vais être dans les 3h10. 3h10 !!! Inimaginable. Damien me pronostiquait plutôt 3h20, et je vais non seulement tenir les 3h15, mais en plus je vais faire mieux ! Certes ce n’est pas encore gagné, mais dans ma tête plus rien ne peut m’arriver. Km37, km38. Reste 4km, je me visualise sur la piste cyclable, au Mac Do, je n’ai plus qu’à revenir. Km39, reste 3km. Il y a plein de monde au bord de la route qui m’encourage. Allez Mademoiselle !. Olivier me dit « c’est pour toi, tu es la seule fille ici, et en plus tu tapes les mecs ». Oh oui c’est vrai, trop fort ! Même un mec en vélib qui m’encourage « allez l’UASG » et m’accompagne. Agathe aussi est venue. Et Julien. Et je vois même Damien !!! « mais tu es en moins de 3h15 ? » Oh je suis trop contente. Je ne peux pas trop parler, mais j’ai envie de lui dire que je vais y arriver, que c’est grâce à son plan et à ses conseils, que j’ai réussi à faire mieux que ses pronostics. Et Yoan aussi ! Alors là c’est magique, j’ai 3 mecs pour moi qui courent avec moi, qui m’ouvrent la route, et pas n’importe qui en plus. Damien et Yoan, deux références pour moi. Même en rêve je ne me voyais pas finir comme ça. Yoan : « allez, donne tout ce que tu as, c’est le moment, balance bien les bras, allez ». Km40, plus que 2km. Ca commence à être dur, mais je tiens. Km41, Arnaud est là, et en plus il court pour m’accompagner. Porte dauphine, Km42, dernier virage. Damien et Yoan me laissent finir, ils n’ont pas de dossard. Olivier continue, il m’emmène jusqu’au bout. Allez, c’est la fin, l’arche d’arrivée est juste là, tu vas finir, allez, vas-y, c’est trop fort ce que tu fais, alleeeeeeeeez … et ça y est, 3h10’45 !!!!! C’est magique, j’ai réussi, et encore mieux, c’est inespéré, je doutais déjà des 3h15, jamais je n’ai pensé faire moins. Oh je suis trop trop trop contente, même si je ne réalise pas vraiment, je suis sur mon petit nuage. En plus de finir à deux, c’est trop magique.

 

 

Arrivée 

On rejoint d’autres uasg, on récupère le tee-shirt, la médaille, les sacs. Et là grosse douleur pour monter/descendre le trottoir, j’ai l’impression qu’on me plante des couteaux dans les cuisses. Je suis persuadée d’être blessée. J’ai couru 15km avec des douleurs dans les cuisses, j’ai forcément quelque chose. Et puis en fait non, après avoir marché un peu, c’est passé. On se pose au soleil, et je savoure ma « victoire ». Maintenant, repos et objectif UTMB …

 

 

 

Un grand merci à tous ceux qui se sont entraînés avec moi, et en particulier Franck. A mon lièvre de qualité Olivier. A ceux qui sont venus nous encourager : Arnaud, Damien, Yoan, Patricia, Julien, Agathe, Nathalie, JP et tous ceux que je ne connais pas ! A Magali pour m’avoir accueillie. A tous ceux qui n’ont pas pu venir mais qui m’ont encouragée et soutenue. A Damien pour son plan et ses conseils. A la météo pour avoir été parfaite !

 

Résultats 

-          3h10’45 (19’ de moins qu’à Vincennes)

-          64ème femme sur 7901 (0,8%)

-          43ème SEF sur 3670 (1,2%)

-          2 158ème sur 38 690 arrivants (5,6%)

Mon export Garmin : http://connect.garmin.com/activity/295077612 

 



09/04/2013
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