Le blog de Stéphanie ...

Mon 1er marathon: Vincennes 30/10/2011

En tant que coureuse à pied, je me devais de faire un marathon. Après une longue réflexion, je choisis Vincennes. J’attends quand même l’après CCC pour décider. Vu que je vais bien, je m’inscris.

Il ne me reste que 2 mois de prépa, sachant que je ne suis pas vraiment opérationnelle de suite, je dois quand même récupérer. 2 séances de piste par semaine : un fractionné court et un seuil. Par contre les sorties longues … je n’en ai pas vraiment fait. Le semi de Vincennes mi septembre, et une de 2h mi octobre.

J-1 : Impossible de dormir. J’avais bien dormi les nuits précédentes, et il paraît que ce n’est pas la dernière nuit la plus importante, donc je ne stresse pas.

Jour J. Ca tombe bien, c’est le changement d’heure, donc on gagne une heure de sommeil en plus. Enfin vu ce que j’ai dormi … Lever 7h15, gâteau sport, accrochage de dossard, fixation de la puce, etc. On arrive à Vincennes sans problème, on se gare, et on part avec nos sacs au départ. Manque de chance, la consigne est à l’arrivée ! Déjà qu’on était en retard … Je croise le coach, qui a l’air très concentré. On va donc aux consignes, puis on repart vers le départ pour s’échauffer. On arrive à se glisser juste sous la banderole au tout devant du sas, vers le coach. Il y a aussi Florent et William. On vise tous moins de 3h30. Tout le monde est mélangé dans les sas, semi et marathon, c’est un peu la pagaille.

Top départ. Ca bouchonne un peu, je zigzague, je monte sur le trottoir. Aïe, si je perds déjà 1mn là … Mais il s’avère que je fais le 1er km en 4’20 ! Bon ça va, je peux calmer le jeu. Je ne suis sensée faire « que » 4’50 au km, donc il faut que je ralentisse pour ne pas me cramer. Km2, 3, 4, je dois être en 4’30. Le coach me double avec Florent et William et me dit « ah ben pour quelqu’un qui voulait partir doucement … » «je vous doublerai à la fin » (hahaha, rira bien qui rira le dernier …). Vu qu’on va trop vite, je dis à Arnaud que je ralentis. Je commence déjà à fatiguer. Le ravito est le bienvenu, mais ils sont débordés, ils ont du mal à faire face à la foule, et il n’y a que peu de gobelets. J’arrive à en choper un, à boire en courant (à m’en mettre partout aussi) donc à ne pas perdre de temps. Ca fait du bien. Mais c’est inquiétant si dès maintenant je peine. Je ne vais pas pouvoir y aller en force sur 42km. Arnaud a pris plus de temps au ravito mais me double rapidement. Là, je rentre dans un état que je ne vais plus quitter : fatiguée, manque d’énergie, jambes lourdes. Je prends un gel vers le km8. C’est mauvais signe. Je n’en ai pris que 2 au cas où. Si j’en utilise déjà un maintenant, c’est mal barré. Ravito, enfin de l’eau. Pareil, j’ai soif, et j’attends les ravitos avec impatience, je ne sais pas comment je vais tenir assoiffée jusqu’au bout. Arnaud avait mal fait ses lacets et s’arrête pour les refaire, donc je passe devant.

Km11, pont de Joinville, Laurent m’attend. Il va me faire lièvre jusqu’à la fin. De le voir, ça me fait très plaisir et ça me rebooste. Arnaud nous rattrape et repart devant. Je ne parle pas, je suis à fond, pourtant je n’avance plus. Je suis entre 4’55 et 5’. Après je ne me rappelle plus de grand-chose ! C’était toujours pareil, moi en force à fond qui galère. Quand je pensais avancer bien, Laurent ne m’annonçait que 4’57 au km ! Heureusement, il avait une bouteille d’eau, donc je pouvais boire régulièrement en évitant de trop avoir soif. Il me ravitaillait en sucres aussi. Et là je me dis que seule, je ne sais pas trop comment j’aurais fait. Et si je devais en refaire un, quelle stratégie adopter, parce que boire que toutes les 25mn, ce n’est pas assez. Entre les km15 et 20, j’attrape un point de côté, que je vais garder bien 10km. Ca m’arrive toujours, je ne sais pas pourquoi. Du coup après je prends le temps de boire correctement aux ravitos. Jusque là j’avalais le contenu du gobelet en courant, là j’en prends un et je marche. Et ça m’arrange bien, ça me fait une micro pause !

Le semi, on passe sur le tapis. Biiiiiiiiip. Je passe en 1h42’41. Peu de temps après, on double Arnaud qui marche. Il ne s’accroche pas à nous. Peut-être un point de côté. Il va bien nous rattraper (mais finalement non). Et re-pareil, en force à fond à galérer sans avancer ! Pas de douleurs, juste les jambes lourdes et pas d’énergie. A un moment quand même je sens mes mollets se contracter, je crains la crampe, mais ça passe. Je bois régulièrement, 2 gobelets aux ravitos, et quelques gorgées à la bouteille de Laurent, une à deux fois entre les ravitos. A un moment, j’entends quelqu’un m’encourager par mon prénom. Sur le coup je n’ai pas reconnu qui c’était. J’ai su après que c’était Stéphane. Ca fait super plaisir que des gens soient au bord du parcours à nous encourager. D’ailleurs, en tant que femmes, on est bien plus encouragées !!!

Entre les km25 et 30, on fait un aller-retour sur un pont. Et là je vois de l’autre côté du pont le coach. Je lui fais coucou. Puis je vois Florent et William juste derrière lui. Ils doivent avoir 600-700m d’avance, ça se rattrape … Vers le km29, je prends mon deuxième gel. Psychologiquement je me dis que c’est mieux que les sucres. En espérant vaguement que ça va me booster, mais je dois dire que je n’ai pas vu beaucoup d’effet, mis à part que c’est bon ! Je pensais boire au km30, mais le ravito est décalé. Du coup j’ai soif, et je fais appel à Laurent. On passe le pont, et on entre dans la forêt, et enfin on arrive au ravito. Puis on entre dans l’hippodrome de Vincennes. J’ai appris après que beaucoup n’avaient pas aimé cette partie parce qu’on tournait en rond, moi je ne m’en suis pas vraiment rendue compte, j’avais plus peur de prendre des gravillons dans les chaussures ! De toute façon on a 42km à faire, et je crois qu’on pourrait me faire tourner en rond que ça ne dérangerait pas plus que ça ! On passe le km32. Reste plus qu’un 10km J Ca je sais que je peux le faire en force, donc ça me remotive. J’ai déjà eu fait des 10 en mauvais état, donc là je devrais y arriver. Je suis quand même bien fatiguée et les jambes lourdes. Toujours au même rythme. Autour de moi les gens faiblissent, et petit à petit je me mets à doubler beaucoup de monde. C’est motivant ! Devant j’aperçois un tee-shirt SG. C’est Florent. Que je vais doubler parce qu’il marche. Puis un autre tee-shirt SG. William que je double au ravito du km36. Il prenait son temps, et moi j’ai juste choppé un gobelet que j’ai bu en marchant. Faut dire qu’un lièvre fournisseur d’eau, ça aide bien. Allez, plus que 6km. Les derniers km sont très longs. Les 5mn entre chaque km ne passent pas, j’ai l’impression qu’elles durent une éternité. On est dans la forêt, c’est potentiellement agréable, mais là je n’ai qu’une envie : arriver. Je n’ai pas le droit de faiblir, sinon je dépasserai les 3h30. Déjà que ça va être limite … Puis j’aperçois le coach au loin devant. Prochain objectif : le doubler. Chose faite, il nous dit qu’il a mal au genou. Plus personne de la SG devant, je me fixe comme objectif les filles. J’ai dû en doubler 3-4 jusqu’à la fin. On se motive comme on peut ! Reste 4km. Je me dis que c’est comme mes séances de piste. 3km. 2km, un tour du Champ de Mars. Aaaaaaah, qu’est-ce que je marcherai bien. Mais si je marche, c’est foutu pour 3h30. Je vois Laëtitia sur le bord qui m’encourage. Puis km41, allez, plus qu’un. Je vois Béné aussi. Bizarre. Elle a dû faire un super temps. Ou alors elle a abandonné. Laurent passe son temps à m’encourage « allez, allez, c’est bien, allez, continue … ». Dernière ligne droite. L’arche est au bout. Enfin, la fin. Les 200 derniers mètres sont longs. Faut pas lâcher. Allez Stéph, allez, c’est bien, tu y es presque. Là je donne tout, je suis encore capable de « sprinter » à la fin (tout est relatif !!!), j’en double quelques uns juste avant le tapis. Et je tombe dans les bras de Laurent. Heureusement qu’il était là, il m’a beaucoup aidée à me motiver. Sans lui j’aurais ralenti, et j’aurais sûrement manqué d’eau.

Ah, le bonheur, enfin, c’est fait. Le chrono officiel affiche 3h30’19. Vu que j’ai 40s de retard, je suis juste sous les 3h30. Dans les moments difficiles, je me disais que je n’avais pas le droit de lâcher, que je n’avais pas galéré à faire cette prépa pour rien.

Au final, c’est beaucoup plus dur qu’un trail. Là c’est une lutte permanente avec soi-même, une grande partie liée au mental. C’est tellement facile de ralentir !

J+1 : j’ai les jambes raides, et bientôt un ongle en moins !

 

Résultats :

-          3h29’44 (12.071 km/h)

-          8ème femme sur 141 (5.7%)

-          6ème SEF sur 64 (9%)

-          270ème sur 1277 arrivants (21%)

-           

-          1h42’41 sur le semi (12.329 km/h)

-          371ème sur 1332 au général sur le semi (27.9%)



31/10/2011
4 Poster un commentaire
Ces blogs de Sports pourraient vous intéresser