Le blog de Stéphanie ...

Rando 3j : Lourdes - Cauterets - 60km D+3500m

Ma première rando en solitaire ...

J'avais prévu de faire Lourdes-Gavarnie sur 5j (96km - D+5560m), mais le mauvais temps m'a arrêtée à Cauterets au bout de 3j (60km - D+3500m).

Le parcours initial était celui-ci: http://www.openrunner.com/index.php?id=2002533

Je suis seule donc je porte tout, même la tente, et de la bouffe pour 3j. Je prévois de faire les course à mi-parcours à Cauterets. Avec l'eau, mon sac pèse 10kg. Ca va, je m'en sors bien.

Lundi 10 octobre
Je prends le train à Toulouse départ initialement prévu à 8h36. Et là "suite à un accident de personne, le train n° xxx partira avec un retard d'une durée indéterminée". Ca commence bien ! Finalement il aura 2h30 de retard pour un trajet d'1h40 ...
Du coup, au lieu d'arriver à 10h15 j'arrive à presque 13h. J'en ai profité pour manger dans le train, histoire de ne pas trop entamer ma première journée.
Je traverse Lourdes, je sors rapidement de la ville. Je passe devant des toilettes avec des robinets, j'en profite pour boire, il fait déjà bien chaud. Puis rapidement je passe dans la campagne. Je suis le GR 101. Au 1er village, Segus, je remplis ma bouteille au cimetière. Puis je trouve un robinet un peu plus loin dans la campagne, où je re-remplis. Je ne verrai plus d'eau de la journée. Je monte doucement, mais assez facilement, le sentier n'est pas technique. 1er petit "sommet", le col du Prat du Rey à 1165m. Très joli, dégagé, avec des chevaux et des vaches. J'aperçois une cabane sur une hauteur, mais je n'y vais pas. Il est encore trop tôt. Je me pose pour manger ma barre protéinée au chocolat, très bonne d'ailleurs. Puis une montée dans les bois d'une petite heure, et soudain j'arrive au sommet,  l'escala du Prat du Rey un endroit magnifique, vue sur le Pic du Midi, vue dégagée. Un endroit plat, discret, joli, idéal pour bivouaquer. Mais il est à peine 17h, je me dis que c'est trop tôt. Je n'ai pas fait 15km, il faut que j'avance. Erreur ! Par la suite, je descends d'abord un petit chemin où j'aurais pu trouver un coin, mais je ne trouvais rien d'idéal. Ce n'était jamais assez plat, ou trop venteux ... Je vois la cabane du col d'Andorre, mais un peu loin et je n'y vais pas. Au fur et à mesure que je descends, le chemin devient un chemin forestier, emprunté par des véhicules et des animaux. Autour, des arbres, impossible de planter la tente, vraiment trop en pente et broussailleux. Le ciel devient menaçant, je reçois quelques gouttes. Aïe, plus trop le choix, il faut que je trouve un endroit le moins pire possible. Je ne suis pas très loin d'un village, il y a un chemin roulant en dessous, je suis visible et dérangeable. Mais pas le choix. Je me cache le plus possible derrière un arbuste, j'espère que ça suffira. Mais je suis très (trop) en pente, ce sera galère pour dormir. Je dois en être à 16-17km. Je plante la tente rapidement de peur de prendre un orage. Finalement rien. Pendant ce temps je fais gonfler ma semoule et j'observe la carte, pour m'éviter cette situation demain. Et j'en arrive à la conclusion que mieux vaut dormir en haut qu'en bas où je risque d'être proche d'un village. Je mange, et je rentre dans la tente vers 19h30. Une longue nuit commence ... c'est le plus dur finalement, attendre le lendemain. Je ne suis pas très rassurée. Mais en même temps, les vaches ne sont pas bêtes et ne vont pas manger la tente, il n'y a pas de branche au dessus de moi qui peut me tomber dessus, et avec la nuit, il faudrait vraiment le vouloir pour voir la tente. Je suis mal installée, je glisse, je n'arrive pas à trouver de position confortable. Je m'assoupis quand même, je me réveille, je regarde l'heure pensant qu'il doit être au moins 2h du matin. 23h23 ! Horreur, le temps ne passe pas. J'essaie de dormir, mais j'entends des bruits, comme des pas. C'est sûr il y a quelqu'un. Mais je commence à être fatiguée, je ne stresse pas plus que ça. S'il doit m'arriver quelque chose, ben tant pis. Puis le bruit s'arrête, ça devait être un animal. Puis des bruits de chouette, et je m'endors. Je me réveille à nouveau, je crois qu'il fait jour. Je sors pour voir, non c'est la Lune ! Je regarde l'heure: 4h. Pff, faut encore dormir. Je me rendors et cette fois c'est sûr il fait jour. Je regarde l'heure: 7h22. Yes, je peux me lever.


Mardi 11 octobre
Je me lève, je plie la tente et je déjeune. Il fait bon, je suis en short tee-shirt. Je suis prête à partir, j'ai mis 3/4h pour me préparer, sans me presser. Je continue le chemin forestier de la veille. Je n'ai plus d'eau, j'espère en trouver. Vers le km20, je croise un ruisseau. Peu de débit, je suis bas, mais j'ai besoin d'eau donc je remplis ma bouteille et je mets une pastille. J'en profite aussi pour me laver. Je ne suis pas cachée, j'espère que personne ne va me voir ! Je continue mon chemin, et là je me perds ! A un moment, le GR croise le GRP. Je ne vois pas la bifurcation et je suis le balisage GRP pensant que le GR et le GRP sont communs sur cette portion. Je suis donc le GRP qui me fais revenir sur mes pas ! A un moment je vois des pancartes n'indiquant pas du tout ma direction. Je re-regarde le GPS et je me rends compte que je suis partie à l'envers. J'ai fait comme ça 1km. Je suis limite contente, je n'avais pas assez de km à faire! Je rebrousse chemin, et je me rends compte qu'effectivement il y avait un croisement que je n'ai même pas regardé. Je prends donc cette fois le GR qui m'emmène au gîte d'étape du Haugarou. Dans la montée, je croise un ramasseur de champignons. J'arrive au gîte, je ne vois personne alors je me sers du robinet extérieur pour remplir ma petite bouteille. Et me voilà avec le plein d'eau. Je continue ma montée jusqu'au col de Bazès. De loin je vois des gens, super, peut-être qu'on va pouvoir faire un bout de chemin ensemble. Et non, c'est une classe. En tous cas, c'est magnifique, vue à 360°, terrain herbeux, vue dégagée sur la suite de mon parcours. Je passe devant un abri, je regarde, il est récent et correct. Il y a juste des bancs autour, pas de table ni de poêle, il est petit, mais en cas de pluie c'est suffisant pour dormir. Puis j'arrive au col de Soum et au lac de Soum où je m'installe pour manger.


Et juste à ce moment là le soleil se cache, juste l'heure où je mange, GRRR. Je fais gonfler ma semoule, mais l'eau est froide et elle ne gonfle pas bien. Tant pis, j'ai froid alors je mange, et je ne m'attarde pas. Dommage, le coin était magnifique. Je repars jusqu'au col du Soulor. Là il y a des restos, et un âne sous une pancarte. Je croyais que c'était un faux, mais non, il bouge. J'en profite pour jeter ma poubelle. Je descends au col de Saucède, croisement avec le GR10.


J'attends ce croisement avec impatience, me disant que je vais peut-être croiser des gens qui font le GR10. Mais personne :( Juste après il y a une cabane, mais "3 murs sur 4". En très mauvais état, et sale. Je suis encore sur le GRP également. Puis j'arrive à Arrens, une petite ville.


 Et je commence mon ascension de 500m vers mon lieu de bivouac. Et là, je me perds à nouveau ! Persuadée que je suis le GR10, quand le GR10 et le GRP se séparent, je ne vérifie même pas le GPS, je suis le GR. Au bout d'un moment, je croise un ruisseau. Je regarde le GPS mon savoir si je vais le recroiser ou si je dois me laver et remplir ma bouteille ici ou plus tard. Et là je vois que je ne suis plus du tout sur ma trace ! Je devais suivre le GRP et non le GR. Chouette, des km en plus qui vont me permettre d'arriver un peu plus tard. Du coup je remplis ma bouteille et je me lave. Je redescends à la bifurcation puis je remonte sur le GRP. Je croise une route, et de l'autre côté sur mon chemin il y a une pancarte "zone pastorale, avce le logo tente interdit". Aïe, et le bivouac ? En même temps, je ne vais pas planter la tente au milieu des vaches. GRRR, elles me piquent tous mes endroits sympas. Bon ben tant pis, je monte quand même. Arrivée en haut, je sors de l'enclos. Super, ça veut dire que je suis sortie de la zone interdite au camping. J'arrive à un premier sommet, le Turon des Aulhes. Je continue, ce n'est plus qu'en légère pente. Je vois un coin super, mais je lève la tête et je vois une pelleteuse en fonctionnement ! Incroyable, mais comment ils sont venus jsuque là ??? En plus en plein sur mon chemin. Pas le choix je continue et je passe devant eux, pas très rassurée. Ils me disent bonjour et je continue. Et j'arrive au sommet, à 1500m. "Habourade et Peyrelade". C'est magnifique, vue à 360°, personne, juste des chevaux dans leur enclos. Un coin verdoyant, assez plat, dégagé, le top. Je plante la tente, je fais gonfler ma semoule, et j'attends 19h pour manger. Je reste le plus longtemps possible dehors histoire de m'ennuyer le moins possible dans la tente. Mais vers 19h30 j'ai trop froid et je rentre. Je suis bien, une sensation agréable indescriptible. Je ne dors pas, mais je me repose, je ne sais où dans mes pensées. Je finis par m'endormir et quand je regarde l'heure il est 2h. Je sors, la nuit est claire. Je me recouche, je me réveille vers 6h, je me rendors et je me réveille vers 7h40.

Mercredi 12 octobre
Je plie la tente, je déjeune et en 3/4h je suis prête. Il fait plus froid que la veille. Pendant mon petit-déjeuner, un berger est venu voir ses chevaux. Je m'attendais à ce qu'il me demande "qu'est-ce que vous faites là", mais non. Il repars 10mn plus tard, je ne sais pas trop ce qu'il est venu faire. Le ciel est bizarre: des nuages mais pas trop menaçants, et des lueurs bleues et rouges. C'est impressionnant. Je pars, et je commence par me perdre ! Je ne voulais pas passer dans l'enclos des chevaux donc je décide de le contourner. Mais j'arrive devant une descente à pic, et en me retournant je vois bien que le chemin passe dans l'enclos et que je n'ai pas le choix. Je rebrousse chemin, et je passe dans l'enclos. Mais ça va, les chevaux ne bougent pas. Je croise un semblant de ruisseau, je me lave les dents. Mais juste les dents, l'eau n'est pas assez rassurante pour me laver et remplir les bouteilles. Et je me dis que ce soir je passerai à Cauterets donc que j'aurais de l'eau voire une douche. Je continue la descente et je tombe sur une route, je récupère le GR10 que j'avais laissé la veille. Je prends la route pendant plus d'1km. Puis le GR passe dans les bois pour éviter justement la route avant d'y revenir 1km plus tard pour encore 1km. J'arrive au lac d'Estaing, magnifique.


Il est 10h45. Il y a encore des nuages, mais pas trop menaçants. Au milieu de la route, il y a deux ânes dont un bébé, ils sont trop mignons ! Ils viennent vers moi et me suivent un peu. Ce serait chouette qu'ils me suivent, ça me ferait de la compagnie ! Et là je me dis qu'il m'aurait fallu un chien pour m'accompagner. Je me pose 1/4h au bord du lac et je repars pour ma longue ascension de 1200m jusqu'au col d'Ilhéou. La montée commence dans la forêt puis rapidement je me retrouve dans un grand cirque, tout en verdure, d'où je vois le sommet et tout le chemin que je vais parcourir. C'est magnifique. Puis au bout de quelque temps, je sens une goutte, puis deux. Je regarde le ciel, il s'est assombri et le vent s'est levé. Je crains le pire, et je m'arrête mettre ma veste et la housse de pluie. J'ai bien fait puisque quelques minutes après la pluie tombe fort et le vent souffle aussi fort par moments. Je ne suis pas du tout rassurée. J'envisage de faire demi-tour, mais si je rebrousse chemin, je fais quoi ? Je serai bloquée. Pas le choix, il faut que j'avance. J'aperçois une cabane au loin, je me dis que je m'y arrêterai. Une fois arrivée, en fait il y a deux cabanes mais fermées avec écrit dessus "privé, cabane de berger". Bon ben pas le choix, je dois continuer. En même temps c'est peut-être aussi bien. Si je m'étais arrêtée je me serai refroidie et il aurait été très difficile de repartir. Je continue, le vent souffle par moments très fort. La montagne est impressionnante, on se sent tout petit et très vulnérable, sans aucun abri. Je me dis que je m'arrêterai au refuge d'Ilhéou. Je sais qu'il est fermé, mais j'espère qu'il y aura une partie hiver qui restera ouverte. Il est loin, mais c'est le seul abri potentiel. Et là je cogite. Faire demi-tour ? Impossible. Aller à Cauterets et abandonner là-bas ? Je sais qu'il y a des bus qui vont à Lourdes d'où je peux prendre un train. Mais c'est dommage d'abandonner, Arnaud devait me rejoindre pour le WE. En même temps, si je dois subir ce temps cette nuit et demain ... Surtout que demain je monte à 2700m et que vais dormir là-haut, et que les refuges sont fermés. Donc c'est risqué de monter. Je verrai la météo ce soir, mais je ne sais pas quoi faire. J'arrive enfin au col, c'est magique.


La pluie s'est arrêtée, il y a presque du soleil. Le calme après la tempête. Bizarrement je me sens bien, j'ai bravé les éléments. Je ne m'attarde pas trop de peur que ça recommence, et j'entame la descente. Je passe devant deux autres cabanes, mais pareil, fermées et privées. Le refuge est indiqué à 45mn, je me presse d'y aller. J'y arrive enfin. Il est au bord du lac, c'est très joli avec les montagnes en fond.


 Il est bel et bien fermé, impossible d'y entrer. Je fais gonfler ma semoule, je fais sécher ma veste et ma housse de pluie et je me pose face au soleil. Il est 14h. Je suis bien. Puis je repars direction Cauterets par un grand chemin en lacets. Le GR coupe les lacets par un chemin en devers. Je coupe une fois un lacet, et après le reste sur le chemin large, plus confortable. Je descends assez vite, et rapidement j'arrive au croisement que j'avais repéré qui va vers une cabane. Mais la cabane est proche de deux parkings, ce qui m'effraie. Je décide de ne pas y aller, et je reste sur le chemin sur l'autre versant. Quand j'arrive en face de la cabane, je me dis que j'ai bien fait de ne pas y aller. Elle est effectivement à côté des parkings, et juste à côté d'une télécabine. Pas génial. Je n'aurais pas été rassurée de dormir là, où n'importe qui peut entrer, d'autant qu'elle est très accessible. Je continue donc ma descente vers Cauterets, et j'arrive enfin en ville. Je ne sais pas trop quoi faire. Bivouaquer proche de la ville, c'est risqué. A voir si je trouve un camping ou un gîte. Le temps est redevenu menaçant, donc je peux aussi rentrer et m'éviter une galère demain. Mais je n'ai pas envie d'abandonner. Je vais à l'office de tourisme. La météo annoncée est pire pour le lendemain avec de la neige annoncée à 2500m. Or je monte à 2700m. Je prends la liste des campings et des gîtes. Je me promène dans ma ville, quelques gouttes tombent. Je sais qu'il y a un bus à 17h55. Il est 17h15. Qu'est-ce que je fais ? Je me dirige vers le gare le temps de réfléchir, les gouttes s'intensifient pour tomber fort. J'arrive à la gare et je prends mon billet. Avec regret, mais c'est sûrement plus prudent. Je suis déçue d'avoir abandonné, mais je recommencerai ...

Arrivée à Lourdes, j'ai 3/4h avant le train. Je vais vers le Sanctuaire.


Je voulais aller à la grotte mais j'ai peur de ne pas avoir le temps. Je me contente de remplir ma bouteille avec de l'eau de Lourdes. C'est très joli comme endroit. Puis je retourne à la gare, et je prends le train à 19h44. FIN





11/10/2012
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