Serre file au Lozere trail 54km 15.05.2016
- un ultra en deux étapes, 52km le samedi + 54km le dimanche
- possibilité de ne faire que le 54km le dimanche
- deux petits trails (25 et 14km) et deux randos (10 et 20km) le dimanche
Je serai serre-file le dimanche, sur la version longue. En résumé, comme d'habitude, j'ai surkiffé !
Un accueil très chaleureux par les organisateurs, et des coureurs très sympas.
J'arrive à Chanac le samedi en fin d'après-midi, et l'orga m'emmène à Ste Enimie, lieu de bivouac et de départ du dimanche.
Délicieux repas, je fais connaissance avec d'autres bénévoles et je suis direct dans l'ambiance.
21h, il est temps de me trouver un lit pour la nuit. Les coureurs sont déjà tous couchés ! Je fais le tour des marabouts, "il reste une place ?". Je finis par en trouver une au bout de 4 tentatives. Dans ma quête, j'ai même eu la chance de retrouver Séb, bien cassé par cette 1ère journée.
Dimanche matin, je vais voir le départ, petit déj, et je rejoins ma coéquipière pour le débalisage. Nous faisons les deux premiers km ensemble, puis je la laisse débaliser tranquillement pendant que je rejoins les coureurs. Je rattrape très vite la queue du peloton, où les coureurs de l'ultra et du long sont mélangés. Je commence ma balade avec Valérie, une kikoureuse. En alternance avec Et Marie-France, une randonneuse qui a du mal à tenir le rythme.
1er ravito, 12km en 3h environ. Je commence ma journée fromages ! Avec un délicieux chèvre frais. Ici ce qui est génial, c'est que les ravitos sont locaux, avec de délicieux produits. Nous repartons, par une belle descente, du plat le long du Tarn, magnifique petit chemin ombragé. St Chély du Tarn, et difficile montée jusqu'à Capbrunas. Marie-France me rend son dossard à St Chély, elle sait qu'elle ne passera pas la barrière et préfère continuer tranquillement. Je rejoins donc Valérie, qui monte très bien. Mais le temps passe vite, plus vite que les km, et ça commence à être tendu.
2ème ravito, 23km en 6h. Toujours aussi délicieux, et même de mieux en mieux ! Des tartines de roquefort sur pain d'épice, un régal !
Par contre, il est 13h, la BH est à 14h30 au prochain ravito situé 13km plus loin. Et il y a une quinzaine de coureurs qui viennent à peine de repartir ... C'est plus que tendu pour eux. Valérie ne s'est pas arrêtée, elle est repartie direct, en espérant passer. Francis remplace Nathalie pour le débalisage. Vu que les coureurs sont lents, j'ai le temps de l'aider. Mais je n'ai pas vraiment la technique. Lui super équipé, avec des gants, et le geste efficace. Moi, fille qui a peur de se casser un ongle et de se prendre une épine dans les doigts ... je mets 10x plus de temps que lui pour enlever la moindre rubalise. La boulet !! On commence à se dire qu'on va arriver super tard à Champerboux, qu'on devra courir pour rattraper les coureurs qui auront réussi à passer la BH, et qu'on n'arrivera probablement pas à rattraper le retard. Alors stratégiquement, il me propose de partir moi en courant pour être à 14h30 au ravito, et lui de rester à débaliser. Ca m'embête quelque peu de le laisser, mais j'avoue que courir 13km me tente bien, alors je n'hésite pas très longtemps ! Et me voilà partie en courant, je double un à un les coureurs, en leur disant "je suis barrière horaire ambulante". Les pauvres ! Je n'aimerais pas être à leur place. Ils réalisent qu'ils ne passeront pas s'ils ne me suivent pas, mais ils n'arrivent pas à m'accrocher. Aucun de ceux que je double ne passera la BH. J'ai vraiment la sensation de faire clôture électrique et de les griller un à un ! Le parcours est alors roulant, j'avance bien. Et je suis presque à l'heure à Champerboux, il est 14h34 à ma montre.
3ème ravito, 36km en 7h30. J'arrive au ravito, et là c'est le drame. Il y a une quinzaine de coureurs ! Je demande aux bénévoles "ils arrêtent tous ?". "non ils vont repartir". "mais comment ça ils vont repartir, la BH est passée, qu'est-ce qu'ils font encore là ?". Alors je dis aux coureurs, "allez, on repart, c'est l'heure". "oh là, doucement, on est passé alors maintenant on a tout notre temps". Il y en a même un qui me dit qu'il compte bien finir à 20h30. Je suis scotchée, j'ai dû le fusiller du regard ! Bon, zen ! Je remplis ma poche, je mange et oust, tous dehors. Je m'énerve un peu plus et visiblement suffisamment pour qu'ils repartent. L'ambiance est tendue, ça va être gai la fin s'ils me détestent tous !
Entre temps Valérie est arrivée, super elle va pouvoir continuer. Sauf qu'elle est arrivée après 14h30 et qu'ils lui ont pris son dossard ... Elle continue quand même sans dossard, elle ne sera pas classée, mais elle finira, et même plutôt bien. Je suis trop déçue pour elle, elle méritait de terminer avec son dossard. On repart toutes les deux, avec un goût amer. A un virage, je vois le groupe de rouges devant se tromper de chemin. Je laisse Valérie pour aller les chercher. Ce qui me fait un peu moins me faire détester. Les filles restent désagréables, mais le mec avec elles me parle un peu plus. Ils arrivent à reprendre un rythme, et là je vais passer le meilleur moment de la course, à alterner avec de nouveaux derniers. Je me voyais mal partie pour finir les 18 derniers km seule sans parler, et finalement je vais tomber sur des coureurs ravis de parler. J'apprends beaucoup à leur contact. Chacun me raconte ses expériences de courses, de vie, j'adore ces moments de partage. Et le temps passe vite. Il reste 4km, on devrait arriver vers 18h. C'était sans compter sur la descente finale, verticale ! un mur, tout droit, heureusement avec des cordes. Mais je déteste ça ! J'ai alors mon dernier dernier, Jean-Marc, adorable. Soudain j'entends un gros bruit et je vois un truc dévaler la pente. Je crie pour le prévenir. Lui croit que c'est moi qui tombe. Moi je crois que c'est un rocher. En fait c'est un chevreuil ! Magique ! Et nous finissons péniblement ensemble cette descente raide. Enfin la pente s'adoucit, et c'est l'arrivée finale. Dans une super ambiance, à l'image de cette course.
Séb est arrivé depuis près de 4h déjà et m'attend tranquillement au soleil, Patrick est là aussi. Nous allons manger ensemble, douche et concert créole pour clôturer la course.
Je garderai de cette course de supers souvenirs, des moments d'échange et de partage très forts, un we riche humainement comme je les aime.
